Question de Mme DIDIER Évelyne (Meurthe-et-Moselle - CRC-SPG) publiée le 16/09/2010

Mme Évelyne Didier attire l'attention de M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche sur la possible remise en cause du crédit d'impôt remplacement pour congés créé par la loi n° 2006-11 du 5 janvier 2006 d'orientation agricole. Pourtant, depuis sa mise en place, cette mesure a largement fait la preuve de son efficacité et de sa nécessité. Par exemple, en Meurthe-et-Moselle, depuis sa mise en place en 2006, l'activité du service de remplacement pour le motif congés a augmenté de 56 % pour atteindre en 2009, 1 340 journées de remplacement. Cette mesure constitue une avancée sociale indéniable pour cette profession qui rencontre des difficultés à concilier temps professionnel et temps personnel en raison des astreintes et des contraintes dues au métier. De plus, elle est un facteur essentiel pour l'attrait, l'installation et la transmission des exploitations. C'est pourquoi, dans le contexte actuel de crise, la suppression de ce dispositif affaiblirait davantage les exploitations déjà en difficulté et pourrait avoir pour conséquence la destruction de 800 emplois équivalents temps plein (au niveau national) qui assurent les remplacements chaque année. Elle lui demande donc de bien vouloir lui apporter des précisions quant à l'annonce de cette suppression et de lui indiquer les mesures qu'il compte prendre en conséquence.

- page 2392


Réponse du Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche publiée le 07/10/2010

Le crédit d'impôt au titre des dépenses de remplacement pour congés, défini à l'article 200 undecies du code général des impôts, a été institué par la loi n° 2006-11 du 5 janvier 2006 d'orientation agricole (art. 25). Il concerne tous les chefs d'exploitations agricoles ou d'entreprises agricoles (régime réel ou forfaitaire) mettant en valeur leur exploitation, que ce soit dans un cadre individuel ou dans celui d'une société de personnes. Il est réservé aux exploitants agricoles exerçant à titre principal une activité nécessitant leur présence journalière tout au long de l'année sur l'exploitation. Le coût annuel pour l'État de cette mesure est évalué à 10 M€. Dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances pour 2010, un amendement, adopté par le Sénat, a prorogé d'une année ce dispositif (dépenses engagées jusqu'au 31 décembre 2010) tout en précisant que « cette année de prorogation sera mise à profit pour analyser les enjeux du dispositif dont la reconduction est envisagée, conformément à l'article 11 de la loi n° 2009-135 du 9 février 2009 de programmation des finances publiques pour les années 2009 à 2012 ». Une mission d'évaluation de ce dispositif a été confiée par le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche au Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER). Les résultats de ces travaux, disponibles courant septembre, alimenteront la réflexion conduite sur la possible prorogation de ce crédit d'impôt, dans le respect des règles nationales et européennes.

- page 2597

Page mise à jour le