Question de M. PIRAS Bernard (Drôme - SOC) publiée le 19/08/2010

M. Bernard Piras attire l'attention de M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche sur la dégradation du marché de la pêche et de la nectarine conduisant à une forte baisse des prix.

Une telle évolution ne peut être justifiée ni par une faible consommation, ni par une surproduction, mais simplement par une dépréciation artificielle des prix organisée par l'aval de la filière, laquelle poursuit pourtant des prix au détail élevés.

Les engagements pris par le Gouvernement pour lutter contre ces comportements, qui risquent une nouvelle fois de déboucher sur une grave crise et la disparition de nombreuses exploitations, se révèlent inefficaces.

Il lui demande de lui indiquer les mesures d'urgence qu'il entend prendre pour sauver cette filière et lutter contre ces pratiques commerciales néfastes.

- page 2065


Réponse du Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche publiée le 28/10/2010

La situation sur le marché de la pêche-nectarine s'est progressivement dégradée malgré les efforts déployés pour encourager la consommation. Les prix sont qualifiés en crise par le service de nouvelles des marchés depuis le 1er septembre 2010. Les services du ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche (MAAP) sont en contact permanent avec l'Association des organisations de producteurs nationale (AOPn) pêches-nectarines, pour suivre la situation sur les aspects conjoncturels et structurels. Sur les aspects conjoncturels, l'anticipation des problèmes et la vigilance ont primé tout au long de la campagne, tant de la part de l'ensemble des structures professionnelles que du MAAP et des services de FranceAgriMer. Les ventes au déballage ont été activées avec la plus grande réactivité pour favoriser le bon écoulement des pêches-nectarines et abricots entre le 30 juillet et le 8 août 2010. Les efforts de promotion ont été accrus pour encourager la consommation : c'est le cas en particulier d'une campagne de communication événementielle mise en oeuvre fin août-début septembre au niveau national avec un cofinancement sur les crédits de FranceAgriMer. Enfin, les distributeurs qui ont signé un accord volontaire de modération des marges avec l'État ont été invités à modérer leurs marges dès l'entrée en crise de la pêche, en assumant pleinement leurs responsabilités pour que la baisse des prix à l'approvisionnement se répercute aussitôt sur les prix à la consommation et que cela profite directement aux producteurs grâce au développement des ventes. En outre, une action d'animation des ventes organisée d'août à septembre dans les enseignes de la grande distribution en Allemagne, grâce aux crédits de crise du MAAP et dans le cadre de la délégation de service public auprès de la Sopexa, a permis un développement sensible des débouchés vers cette destination, qui a représenté jusqu'à 20 % des ventes certaines semaines, favorisant ainsi le désengorgement du marché national. Les premiers retours montrent la pertinence et l'intérêt de l'ensemble de ces démarches mises en oeuvre par les pouvoirs publics en concertation avec les responsables professionnels. Sur les aspects structurels, les responsables professionnels ont des projets visant à développer et à restructurer une filière qui est essentielle à la vitalité économique et touristique des régions du sud de la France : ces projets portent notamment sur des filières dédiées à la production française et des démarches commerciales nouvelles visant à améliorer la rémunération des producteurs. La contractualisation, prévue par la loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche, pourra à ce sujet jouer un rôle structurant. Enfin, les producteurs souhaitent progresser dans le cadre d'une stratégie de filière en améliorant les calendriers de mise en marché de leurs productions. Afin d'optimiser la nature et la dimension des réponses qui pourront être proposées sur les aspects structurels, un audit externe commandité par le MAAP sur la compétitivité de ce secteur vient de commencer et devrait déboucher sur des préconisations pour la fin de l'année.

- page 2814

Page mise à jour le