Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 19/08/2010

M. Roland Courteau expose à M. le ministre de l'éducation nationale que, selon l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme, près de 5 % des jeunes seraient illettrés, tandis que, dans les zones urbaines sensibles, l'illettrisme atteindrait des proportions doubles de la moyenne nationale.

Il lui demande de bien vouloir lui apporter toutes précisions sur l'évolution de ce problème depuis ces dix dernières années, et de lui indiquer quelles dispositions sont actuellement mises en œuvre pour mieux accompagner les jeunes en difficulté.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative


Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative publiée le 24/11/2011

Les dernières statistiques relatives aux évaluations en lecture dans le cadre de la journée d'appel de préparation à la défense concernent l'année 2009. Les tests ayant été modifiés cette année-là, une comparaison « brute » des chiffres implique de se restreindre au champ de la France métropolitaine : les résultats de 2009 dessinent une stabilisation de la proportion de jeunes en difficulté de lecture par rapport aux années précédentes avec 9,6 % (dont 4,5 % en grande difficulté). En 2004 et 2005, cette proportion avoisinait les 11 % et en 2008 les chiffres étaient respectivement de 11,8 % et de 4,9 % » (données extraites de la « note d'information » de la direction de l'évaluation et la prospective et de la performance 10.11 d'août). Dans ce contexte, le ministre chargé de l'éducation nationale a mis en œuvre des réformes importantes pour améliorer la réussite scolaire : la réforme de l'enseignement primaire, qui prévoit notamment deux heures d'aide personnalisée, en français et en mathématiques, en faveur des élèves rencontrant des difficultés ainsi que des stages de remise à niveau ; la révision des programmes d'enseignement de l'école en 2008 et par la suite du collège ; la généralisation de l'accompagnement éducatif ; la réforme du lycée avec l'accompagnement personnalisé des élèves en lycée général et technologique et en lycée professionnel, dont il est attendu une réduction du décrochage, potentiel facteur d'apparition de l'illettrisme chez les adultes. En mars 2010, le ministre a lancé un plan de prévention de l'illettrisme qui entend traiter le mal à la racine, dès l'école maternelle, en faisant un effort sur l'apprentissage méthodique du vocabulaire, en stimulant la mémoire, en lisant de façon précoce des textes de qualité. En ce qui concerne l'école élémentaire, la lutte contre l'illettrisme passe par l'installation des automatismes grâce à l'apprentissage par cœur, la répétition et la récitation, l'encouragement du plaisir de lire sous toutes ses formes. Une convention a été signée entre le ministère chargé de l'éducation nationale et l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI). Différentes actions ont été lancées en partenariat avec plusieurs associations telles que Lire et faire lire, l'Association pour favoriser l'égalité des chances à l'école (APFÉÉ), l'Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV). Des correspondants académiques ont été désignés, dans chaque académie, par les recteurs pour coordonner localement le plan qu'ils ont défini. Des assises académiques ont été organisées en région, durant l'année scolaire 2010-2011, pour mieux faire connaître le phénomène et définir, avec les partenaires de l'école, les moyens les mieux adaptés pour y répondre.

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