Question de Mme GOY-CHAVENT Sylvie (Ain - UMP-A) publiée le 13/05/2010

Mme Sylvie Goy-Chavent attire l'attention de Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi sur la situation extrêmement préoccupante de l'entreprise de lingerie Lejaby.
Confrontés à la concurrence des pays à bas coût de production, les dirigeants de l'entreprise Lejaby ont annoncé la fermeture des sites de Bourg-en-Bresse et Bellegarde-sur-Valserine, dans le département de l'Ain, et du Teil, en Ardèche.
197 emplois industriels sont donc aujourd'hui directement menacés de suppression, dont 135 dans le seul département de l'Ain.
L'entreprise Lejaby n'entend pas pour autant cesser son activité. A la recherche des gains de compétitivité nécessaires à sa survie, elle envisage simplement de délocaliser afin de produire à plus bas coût en Tunisie et en Asie !
Déjà confrontée à la concurrence sauvage des pays « low-cost », l'ensemble de la filière a subi de plein fouet la levée des quotas d'importation de produits chinois le 1er janvier 2005. Depuis cinq ans, les délocalisations ne se comptent plus dans ce secteur et l'on assiste, impuissant et passif, au démantèlement de tout un pan de notre économie.
A la détresse des salariés privés d'emploi et des familles, s'ajoute le spectacle navrant de territoires durablement sinistrés.
Elle lui demande donc de préciser les mesures que compte prendre le Gouvernement pour éviter ce type de délocalisation.

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Réponse du Ministère de l'économie, de l'industrie et de l'emploi publiée le 01/07/2010

Le fabricant de lingerie Lejaby (653 salariés en France et 150 à l'étranger), propriété du groupe autrichien Palmers Textil, a annoncé, le 12 avril 2010, son intention de fermer ses usines de Bourg-en-Bresse (87 salariés), Bellegarde-sur-Valserine (46 salariés) dans l'Ain et du Teil (66 salariés) dans l'Ardèche se traduisant par la suppression de 197 emplois au total. Lejaby se trouve confronté à un problème de compétitivité exacerbé par la crise économique se traduisant par une baisse de son chiffre d'affaires de l'ordre de 23 % sur les deux dernières années ; le groupe détient aujourd'hui moins de 40 % du marché français. Pour faire face à cette érosion de sa compétitivité et de son positionnement sur le marché, l'entreprise souhaite mener une politique de relance de la marque, notamment en restructurant son système de distribution à l'égard de ses détaillants et en dynamisant son action commerciale. Cette stratégie s'accompagne d'une recherche de réduction des coûts de production, tout en gardant un savoir-faire en France. Ainsi, Lejaby conserverait ses deux plus gros sites, celui de Rillieux-la-Pape (350 salariés dans le Rhône) où se situe le siège social, une unité de production, les services de recherche développement et de design, et celui d'Yssingeaux (97 salariés dans la Loire) qui deviendrait un atelier pilote pour l'innovation et les petites séries. Les travaux de faible valeur ajoutée seraient transférés à l'étranger ; les pièces « coupe » seraient ainsi montées dans les ateliers tunisiens qui réalisent actuellement 60 % de la production et les ateliers asiatiques (10 % de la production actuellement). Lejaby envisage donc de faire passer son ratio de production à l'étranger de 70 % à 90 %, se calant ainsi sur les pratiques de ses principaux concurrents (Lise Charmel, Simone Perèle, Aubade et Chantelle). Les dirigeants de l'entreprise ont rencontré les préfets et les maires des sites concernés par ces fermetures. Le plan de sauvegarde de l'emploi a été, présenté au comité d'entreprise. Les pouvoirs publics suivent ce dossier avec la plus grande attention. La direction de l'entreprise s'est engagée à proposer des mesures d'accompagnement à ses salariés en tenant compte dans la mesure du possible de leurs compétences et des caractéristiques territoriales et socioprofessionnelles des bassins d'emploi. Le marché de la lingerie, sur lequel évolue Lejaby, est soumis à une concurrence de plus en plus importante et connaît de fortes mutations. Le maintien des emplois et des savoir-faire est un des axes d'action prioritaires du Gouvernement. Sur le secteur du textile et de l'habillement, un plan d'action spécifique a été mis en place dès 2008 en liaison avec les fédérations professionnelles. Il s'articule autour des leviers de croissance essentiels de cette filière : innovation et création, compétences et savoir-faire, développement d'une démarche collective. Plusieurs actions collectives cofinancées par le ministère de l'économie, de l'industrie et de l'emploi ont été lancées pour accompagner les entreprises dans ces mutations en préservant au maximum les emplois sur le territoire national. Elles concernent notamment la performance industrielle ou l'accompagnement des dirigeants dans l'élaboration d'une démarche stratégique et la conquête de nouveaux marchés.

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