Question de Mme BLONDIN Maryvonne (Finistère - SOC) publiée le 22/04/2010

Mme Maryvonne Blondin attire l'attention de M. le secrétaire d'État à l'intérieur et aux collectivités territoriales sur les conditions d'emploi des travailleurs handicapés par un groupement d'intérêt public (GIP).

Depuis quelques années, l'État préconise, pour certaines situations, le recours à la forme juridique de groupement d'intérêt public. Néanmoins des incertitudes existent sur les obligations qui s'imposent à cette structure, notamment en matière de ressources humaines, particulièrement au regard de l'emploi des travailleurs handicapés.

Un GIP peut employer des personnels mis à disposition, ou détachés, en provenance de différentes fonctions publiques, mis à disposition par des partenaires privés ou encore directement recrutés en tant que salariés sur la base de contrats de droit public ou privé.

Elle lui demande donc si les GIP sont soumis à l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés, sur tout ou partie de ces personnels, et auprès de quel organisme ils doivent acquitter leurs cotisations.

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Transmise au Ministère du travail, de la solidarité et de la fonction publique


Réponse du Ministère du travail, de la solidarité et de la fonction publique publiée le 28/10/2010

Le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique a pris connaissance avec intérêt de la question relative aux conditions d'emploi des travailleurs handicapés par un groupement d'intérêt public (GIP). Les articles L. 5212-1 et L. 5212-2 du code du travail fixent à 6 % le taux minimal d'emploi de travailleurs handicapés dans les entreprises et les établissements publics industriels et commerciaux occupant au moins vingt salariés. L'article L. 323-2 de ce même code, dans sa version maintenue par l'ordonnance n° 2007-329 du 12 mars 2007, étend cette obligation légale à l'État, aux établissements publics de l'État autres qu'industriels et commerciaux, ainsi qu'aux collectivités locales et leurs établissements publics autres qu'industriels et commerciaux, aux établissements relevant de la fonction publique hospitalière et à La Poste, jusqu'au 31 décembre 2011 pour cette dernière. L'article L. 323-8-6-1, dans sa rédaction maintenue, prévoit que les employeurs publics peuvent s'acquitter de leur obligation d'emploi en versant une contribution annuelle au Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) pour chacun des bénéficiaires qu'ils auraient dû employer. Le nombre de ces bénéficiaires est déterminé sur la base du nombre total de personnes rémunérées par l'employeur au 1er janvier de l'année écoulée. Il résulte de ces dispositions que la possibilité de s'acquitter de l'obligation d'emploi par un versement au FIPHFP est déterminée par le statut de l'employeur et le montant de la contribution est fonction du nombre d'agents rémunérés. Un GIP est soumis quant à lui à un régime juridique spécifique. Personne morale de droit public, le GIP formalise en effet une collaboration entre des collectivités publiques et/ou des partenaires privés et met en commun un ensemble de moyens en vue d'assurer une mission administrative ou industrielle et commerciale. Compte tenu de sa nature juridique particulière, il a été considéré, lors de l'installation du FIPHFP, que le GIP ne relevait pas du champ de l'article L. 323-2 du code du travail. Les personnels publics mis à disposition du groupement continuent de relever de leur collectivité ou établissement public d'origine pour le calcul de l'obligation d'emploi de cette collectivité ou établissement. Néanmoins, un GIP peut solliciter une aide financière auprès du fonds pour effectuer par exemple un aménagement de poste de travail, tout comme les collectivités ou établissements publics administratifs employant moins de vingt agents et ne versant pas de contribution au FIPHFP.

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