Question de Mme PROCACCIA Catherine (Val-de-Marne - UMP) publiée le 04/03/2010

Mme Catherine Procaccia attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé des transports sur le non fonctionnement de la voie auxiliaire sur l'échangeur A4-A86 qui permet en temps normal de décongestionner la circulation grâce à l'utilisation de la bande d'arrêt d'urgence existante.

Le tronc commun A4-A86 s'étend sur plus de 2 km et ce sont plus de 280 000 véhicules qui empruntent cette portion d'autoroute quotidiennement. Ce tronçon est le théâtre d'une congestion récurrente aux heures de pointe. Chaque jour, s'y forment des dizaines de kilomètres d'un bouchon qui est répertorié comme le plus important d'Europe.

Afin de fluidifier la circulation, une « voie auxiliaire» a été mise en place en septembre 2005 sur la bande d'arrêt d'urgence existante. Un système de barrières mobiles la transforme en cinquième voie de circulation aux heures d'affluence ou en cas de circulation très dense. Un panneau de signalisation digital placé au dessus de la voie auxiliaire indique si celle-ci est ouverte, fermée ou en cours de fermeture. Ce dispositif a permis d'exploiter une voie supplémentaire sans modifier l'infrastructure de l'autoroute.

À l'origine, la voie auxiliaire était ouverte dès que le trafic devenait dense afin de réguler les flux d'automobilistes, en prenant particulièrement en compte l'état du trafic en aval, c'est-à-dire vers Thiais et Rungis au niveau du tronçon A86-A106. Aux heures creuses, la voie retrouvait sa fonction de bande d'arrêt d'urgence. Cependant depuis plusieurs mois, cette voie est fermée. Il semblerait que des accidents matériels aient endommagé les barrières. Les glissières mobiles d'affectation (GMA) qui constituent ces barrières mobiles sont en aluminium et inutilisables tant qu'il n'y a pas eu de réparations. Cette voie est donc « en panne » et la circulation y est interdite. En attendant des réparations, ce sont plus de 12 kilomètres de voies qui sont affectés par ce dysfonctionnement. Les encombrements se répercutent presque jusqu'à l'autoroute du sud.

Même si l'usage de cette voie supplémentaire ne règle pas les problèmes de fluidité permanente du réseau de voies rapides francilien, cette expérience contribue à réguler les flux de circulations.

Elle souhaiterait donc savoir pourquoi les travaux ne sont pas entrepris pour effectuer les réparations et si des mesures préventives vont être mises en place à l'avenir pour que des réparations soient plus vite effectuées.

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Réponse du Secrétariat d'État chargé de l'écologie publiée le 05/05/2010

Réponse apportée en séance publique le 04/05/2010

Mme Catherine Procaccia. Madame la secrétaire d'État, je souhaite vous interroger sur la voie auxiliaire de l'échangeur A4-A86.

Chaque jour, l'Île-de-France affiche de 100 kilomètres à 300 kilomètres de bouchons cumulés. Le tronc commun A4-A86 est répertorié comme le point noir le plus important d'Île-de-France, et même d'Europe. Plus de 280 000 véhicules empruntent quotidiennement les deux kilomètres de cette portion d'autoroute – ce matin, comme tous les autres jours, j'y étais ! –, théâtre d'une congestion récurrente aux heures de pointe.

Afin de fluidifier la circulation, une « voie auxiliaire » a été mise en place en septembre 2005 sur la bande d'arrêt d'urgence existante. Aux heures d'affluence ou en cas de circulation très dense, un système de barrières mobiles la transforme en cinquième voie de circulation. Un panneau de signalisation lumineuse placé au-dessus de cette voie indique si elle est ouverte, fermée ou en cours de fermeture.

Ce dispositif a permis d'exploiter une voie supplémentaire sans modifier l'infrastructure de l'autoroute. Une diminution des temps de parcours, sans remise en cause de la sécurité des usagers, a été effectivement enregistrée.

À l'origine, la voie auxiliaire était ouverte dès que le trafic devenait dense, afin de réguler les flux d'automobilistes en prenant particulièrement en compte l'état du trafic en aval, c'est-à-dire vers Thiais et Rungis au niveau de l'A86-A106. Aux heures creuses, la voie retrouvait sa fonction de bande d'arrêt d'urgence.

Cependant, à la suite de deux accidents matériels qui ont endommagé les barrières au mois de décembre 2009, cette voie est interdite à la circulation depuis plusieurs mois. Les glissières mobiles d'affectation qui constituent ces barrières mobiles sont en aluminium. Elles seront inutilisables tant qu'elles n'auront pas été réparées. Cette voie est donc « en panne » et la circulation y est interdite. En attendant des réparations, ce sont plus de 12 kilomètres de voie qui sont affectés par ce dysfonctionnement. Les encombrements se répercutent presque jusqu'à l'autoroute du Sud.

Depuis le dépôt de ma question, j'ai appris par voie de presse que les travaux de réparation auraient finalement commencé – je ne m'en suis pas rendu compte ! – et que la réouverture de la voie serait prévue fin mai. Les automobilistes, les Val-de-Marnais, les élus – de droite comme de gauche – et l'Association des collectivités territoriales de l'Est parisien accueillent avec soulagement la réouverture de cette voie, dont ils soutiennent même l'ouverture constante.

La presse fait état d'un coût de l'ordre de 140 000 euros pour les réparations. Si l'on considère les cinq mois d'attente liés à cette intervention et les centaines de kilomètres de bouchons provoqués, il est légitime de s'interroger sur l'efficacité de l'organisation retenue pour les réparations. Ne faudrait-il d'ailleurs pas préférer la maintenance préventive à la maintenance curative ?

Je souhaiterais donc savoir pourquoi les travaux de réparation n'ont pas été entrepris plus tôt et si des mesures préventives seront à l'avenir mises en place ; on pourrait ainsi prévoir, par exemple, de disposer d'avance de glissières de remplacement.

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Chantal Jouanno, secrétaire d'État chargée de l'écologie. Madame le sénateur, vous avez appelé l'attention de Dominique Bussereau sur le dispositif de gestion dynamique des glissières mobiles qui permettait aux véhicules de circuler sur la voie auxiliaire du tronc commun A4-A86 dans les périodes de fort trafic.

Vous avez absolument raison de souligner que ce dispositif apporte des gains importants en termes de sécurité, de temps de parcours et de pollution atmosphérique. Il a montré que des mesures d'exploitation intelligentes et innovantes pouvaient se révéler aussi efficaces, plus respectueuses de l'environnement et moins coûteuses que des aménagements lourds comme des créations de voies supplémentaires.

Ce dispositif, vous l'avez rappelé, n'est malheureusement plus en service depuis quelques mois. En effet, deux accidents très importants sont survenus sur le tronc commun le 17 et le 31 décembre 2009 et l'ont fortement endommagé.

Les chocs ont détruit les mécanismes internes des barrières de tête qui ne peuvent plus être manœuvrées. Or la fiabilité de ces équipements joue un rôle essentiel en termes de sécurité ; en conséquence, la voie auxiliaire a dû être fermée dans les deux sens. Nous souhaitons bien évidemment sa réouverture dans les meilleurs délais.

Cette infrastructure, je le rappelle, est un prototype. Toute réparation est donc complexe. Les services gestionnaires s'étaient bien dotés de pièces de rechange pour les pannes simples. Mais les événements du mois de décembre ont eu des conséquences plus graves. Il a donc été nécessaire d'opérer une mise en concurrence pour la réparation et le remplacement des pièces endommagées. Les délais en sont allongés, mais notre volonté de maintenir ce service innovant et efficace n'est pas altérée.

Je souhaite donc vous l'assurer : tout est mis en œuvre pour réparer ces équipements, et nous espérons remettre en service la voie auxiliaire à la mi-mai.

M. le président. La parole est à Mme Catherine Procaccia.

Mme Catherine Procaccia. Madame la secrétaire d'État, j'ai emprunté l'autoroute ce matin et je n'ai pas vraiment vu de travaux ! Par ailleurs, dans la mesure où les glissières ne sont toujours pas mises en place, pourquoi ne pas utiliser les panneaux de signalisation lumineuse pour indiquer une fermeture ou une ouverture de la voie d'urgence ? Nous aurions ainsi pu, depuis le mois de décembre, continuer à utiliser cette dernière aux heures de circulation dense. Une partie des forces de police présentes en permanence sur place sur cette autoroute dans le cadre des contrôles de vitesse aurait en effet pu surveiller l'utilisation de cette voie de sécurité.

Mi-mai, c'est dans une semaine ! Permettez-moi de douter de la réouverture du tronçon dans ces délais. J'espère néanmoins que nous saurons trouver, en cas de nouvelle « panne », des systèmes plus simples que des appels d'offres pour le remplacement des pièces endommagées !

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