Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 30/12/1999

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur le décret obligeant l'administration tunisienne à n'utiliser que la langue arabe. Il souhaiterait connaître les conséquences pratiques pour nos compatriotes installés en Tunisie et, d'une façon plus générale pour les relations de la France avec ce pays ami.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 16/03/2000

Réponse. - La constitution tunisienne du 1er juin 1959 stipule que la langue de la Tunisie est l'arabe. La Tunisie a entrepris un processus d'arabisation, notamment de son administration et de son enseignement, qui procède par étapes et cherche à éviter les mesures trop brutales. Cette politique, surtout depuis la réforme de l'éducation lancée par Mohamed Charfi au début des années 90, s'est doublée d'efforts importants pour la revalorisation du français dans le cursus scolaire. La baisse de niveau dans la maîtrise de la langue française parfois constatée chez les jeunes générations paraît compensée par une plus large diffusion dans les différentees couches sociales. Les mesures annoncées par les autorités tunisiennes en octobre dernier ne font que confirmer à nouveau les termes d'une circulaire du Premier ministre datée de 1994. Celle-ci impose avant fin 2000 l'usage exclusif de l'arabe dans les affaires internes de l'administration et des entreprises publiques, ainsi que dans le courrier adressé aux citoyens tunisiens. La circulaire prévoit expressément que les correspondances et documents officiels destinés aux milieux étrangers peuvent continuer à être rédigés en français. La situation de la communauté française établie en Tunisie ne devrait donc pas en être affectée. La place donnée à la langue française et notamment à l'enseignement du français ne paraît pas davantage remise en cause.

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