Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 16/12/1999

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur la décision d'annuler la saison lyrique 1999-2000, de la salle Favart, telle qu'elle a été annoncée dans sa plaquette. Elle lui demande de lui faire connaître les raisons d'une telle décision et l'avis du conseil d'administration de l'opéra-comique. Elle lui rappelle que la saison était composée de cinq ouvrages lyriques : les Quatre Rustres, La Finta Giardiniera, les Joyeuses Commères de Windsor, Lakmé et Don Pasquale. Elle lui fait observer que la situation de l'art lyrique dans notre pays se dégrade et que cette annulation privera de travail 183 personnes dont 75 permanents, 20 saisonniers dont 11 chanteurs constituant la troupe de l'opéra-comique et 88 artistes et techniciens intermittents dont une partie perdra ses droits et son statut. Elle lui demande de lui faire connaître les mesures qu'elle envisage pour que la saison 1999-2000 de l'opéra-comique ait lieu dans son intégralité et que les 28 millions de francs de subvention alloués par l'Etat servent à la réalisation des spectacles prévus.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 23/03/2000

Réponse. - La situation préoccupante que connaît aujourd'hui l'Opéra-Comique a pour principale origine une baisse très importante de recettes propres au cours des années 1998 et 1999. Face à ces difficultés, l'Etat a décidé d'apporter un soutien exceptionnel à l'association gestionnaire de la salle Favart, d'organiser le rétablissement progressif de ses comptes et de procéder à une réforme de son activité. Dès la fin de l'année 1999, un financement supplémentaire de 4 MF a permis de réduire une partie du déficit de l'Opéra-Comique qui devrait se limiter, de ce fait, à environ 5 MF. Pour 2000, l'Etat s'attache à ce que le budget de l'Opéra-Comique soit équilibré, ce qui suppose l'annulation des productions prévues pour le premier semestre 2000 mais permet en revanche la préservation des emplois du personnel permanent et le maintien d'une programmation d'accueil, en attendant le renouvellement de la direction dont le calendrier a été accéléré. Le déficit résiduel a vocation à être résorbé sur les exercices 2001 et 2002, l'Etat prévoyant de réévaluer la subvention de l'Opéra-Comique dès 2001. Un accroissement sensible des recettes propres de l'établissement, billetterie et mécénat, peut être raisonnablement espéré au vu du projet d'activité présenté par le futur directeur, Jérôme Savary. Ces éléments relatifs aux difficultés conjoncturelles que connaît l'Opéra-Comique doivent être replacés dans le cadre plus large de l'intérêt que l'Etat porte au développement de l'art lyrique dans notre pays. D'une façon générale, il convient de souligner qu'à Paris la situation du spectacle lyrique ne marque pas de dégradation particulière. Le seul Opéra national de Paris donnera, au cours de la saison 1999/2000, 350 représentations lyriques et chorégraphiques devant près de 850 000 spectateurs, ce qui, par rapport à 1993, représentera une augmentation de l'offre de 20 % environ. Cette activité doit par ailleurs être appréciée en tenant compte de la réouverture du Théâtre du Châtelet et des productions présentées au Théâtre des Champs-Elysées. En région, la situation est plus contrastée. C'est pourquoi l'Etat, en lien avec les collectivités territoriales concernées, a contribué à y développer une politique forte, marquée par la mise en place des opéras nationaux du Rhin et de Lyon dont les moyens sont en progression régulière. Dans le même esprit, des projets sont en cours ou à l'étude, à Montpellier, Bordeaux et Toulouse. Parallèlement, des initiatives sont menées pour favoriser la coordination des activités des autres opéras en région et des soutiens renforcés sont apportés aux associations lyriques qui uvrent à la sensibilisation de nouveaux publics pour l'opéra. En 1999, l'Etat a attribué à l'ensemble des structures lyriques de production (hors Opéra national de Paris) 139 MF, ce qui correspond à une progression de 35 % en cinq ans.

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