Question de Mme BOCANDÉ Annick (Seine-Maritime - UC) publiée le 09/12/1999

Mme Annick Bocandé attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur le projet de réforme des études de santé et, plus précisément, celles amenant au diplôme d'Etat de docteur en pharmacie. Le projet a été très mal perçu, notamment par l'association nationale des étudiants en pharmacie de France et la conférence des doyens des facultés de pharmacie de France. Elle lui demande des précisions sur les points suivants : la formation commune de base devra-t-elle être allégée, compte tenu du projet d'acquérir un diplôme d'enseignement universitaire général préalablement? La spécificité de ces études, basée sur la variété du cursus, sera-t-elle maintenue si la réforme restreint les études pharmaceutiques au seul secteur officinal ? Elle lui demande de préciser les souhaits du Gouvernement dans ce dossier.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 06/01/2000

Réponse. - Le mode de sélection actuel des étudiants en médecine, en odontologie et en pharmacie est un véritable gâchis. De vingt à trente pour cent (20 à 30 %) des étudiants seulement admis en 2e année le sont à leur premier concours ; un certain nombre de ces étudiants ont suivi un autre cursus auparavant ; 15 % environ sont en réalité à bac p 1. De soixante-quinze à quatre-vingts pour cent (75 à 80 %) sont éliminés après deux tentatives, et une partie seulement de ces étudiants bénéficient de droit d'une admission en 2e classe de DEUG Sciences de la vie. Il faut aussi remarquer que les modalités du concours ne laissent aucune chance à des jeunes gens doués pour les displines littéraires, juridiques ou économiques qui auraient pourtant leur place dans les métiers de la santé. L'idée est de sélectionner après deux années d'un DEUG Sciences de la vie les meilleurs étudiants intéressés par la poursuite d'études dans une filière longue de santé. La troisième année, spécifique à chacune de ces filières (médecine, odontolongie ou pharmacie), devrait néanmoins comporter des unités de valeur relatives à l'organisation des systèmes de soins, à l'économie de la santé, au droit, à l'éthique et à la déontologie, ainsi que des enseignements sur le développement des biotechnologies et de l'instrumentation, domaines trop négligés jusqu'ici. Les étudiants devraient déclarer leur intention de s'inscrire dans l'une ou l'autre de ces trois filières et concourir pour celle-ci. Ainsi, la durée des études ne serait pas allongée, du moins pour le plus grand nombre. Les étudiants feraient des choix positifs, évitant une sélection par l'échec. Ceux qui ne seraient pas admis dans l'une de ces filières continueraient leurs études dans la voie correspondant au DEUG qu'ils ont obtenu. L'organisation des deuxième et troisième cycles devra tenir compte des modifications éventuelles de ces cursus, dans une perspective d'orientation vers les filières actuelles des études de médecine, de pharmacie et d'odontologie. Aucune remise en cause des filières de l'internat n'est envisagée. La filière de biologie médicale devrait rester une filière commune aux études de médecine et de pharmacie, avec des concours d'accès distincts. Le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie souhaite élaborer ce projet de réforme en prenant tout le temps nécessaire à une bonne information et à une concertation avec toutes les parties intéressées. S'appuyant sur les résultats de cette concertation, une commission sera chargée de faire des propositions. C'est à partir de ces propositions que seront préparées les modifications législatives et réglementaires appropriées.

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