Question de M. CANTEGRIT Jean-Pierre (Français établis hors de France - UC) publiée le 02/12/1999

M. Jean-Pierre Cantegrit appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la récente venue en France du chef du gouvernement de la République gabonaise. A l'occasion de sa venue, le chef du Gouvernement a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a insisté sur les efforts entrepris par le chef de l'Etat et le gouvernement de la République du Gabon pour assainir les finances, conformément aux recommandations du Fonds monétaire international avec lequel des négociations sont en cours. Des mesures concrètes ont été prises pour diminuer le train de vie de l'Etat, réduire le nombre des fonctionnaires et privatiser d'importants secteurs de l'économie. Il a également demandé à ce que la France l'aide dans cet effort de redressement et il a rappelé les liens anciens historiques qui lient les deux pays. Il lui est donc demandé si un effort ne pourrait pas être fait en ce qui concerne la dette du Gabon vis-à-vis de notre pays. En effet, la France a remis la dette de nombreux pays d'Afrique centrale mais le Gabon, considéré comme pays à revenus intermédiaires, n'en a pas fait partie. Compte tenu du rôle éminent que le Gabon joue pour la restauration de la paix en Afrique centrale, compte tenu des dépenses engagées pour les missions de bons offices menées par le président de la République gabonaise depuis de nombreuses années, compte tenu du soutien apporté dans les institutions internationales par le Gabon à notre pays, ne serait-il pas opportun d'aider ce pays dans le redressement de ses finances. La France a besoin du Gabon dans la politique qu'elle mène pour la paix et la stabilité en Afrique centrale. Il est donc souhaitable que nous aidions ce pays qui, a de nombreuses reprises, nous a rendu des services éminents.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 03/02/2000

Réponse. - La France a toujours apporté un soutien actif au Gabon pour le traitement de sa dette dans le cadre du Club de Paris. C'est ce soutien qui a permis notamment au Gabon de conclure en décembre 1995, en dépit de la grande réserve de nombreux pays créanciers en raison de l'accumulation récurrente d'arriérés de paiement sur la dette, un nouvel accord avec le Club de Paris permettant de soutenir dans des proportions très importantes les efforts d'ajustement engagés par le Gabon. Les conditions de ce nouvel accord ont été définies en cohérence avec les principes du Club de Paris, c'est-à-dire en tenant compte notamment de la situation de revenu du Gabon qui le place dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire. Les difficultés survenues depuis lors, notamment en 1998, ont détérioré les relations avec les institutions de Bretton Woods et conduit à l'accumulation d'arriérés très importants. Pour sortir de la situation difficile que connaît actuellement leur pays, il est indispensable que les autorités gabonaises engagent très rapidement des mesures d'ajustement impliquant une réforme de la procédure budgétaire, un contrôle du recouvrement des ressources fiscales et une réduction des dépenses de l'Etat. La mise en place d'un tel programme est indispensable pour que le Gabon puisse bénéficier à nouveau du soutien des bailleurs de fonds internationaux, notamment dans le cadre d'un éventuel nouvel accord en Club de Paris. La France agit donc pour renouer le dialogue entre le Gabon et les institutions internationales.

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