Question de M. DULAIT André (Deux-Sèvres - UC) publiée le 10/12/1999

Question posée en séance publique le 09/12/1999

M. le président. La parole est à M. Dulait.
M. André Dulait. Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères.
Monsieur le ministre, ma question a trait à la guerre en Tchétchénie et, plus largement, à la situation préoccupante
dans l'ensemble de la zone caucasienne.
Cette question ne manquera pas d'être évoquée à nouveau par M. de Villepin au cours du débat qui va se dérouler
ultérieurement dans cet hémicycle. Mais, monsieur le ministre, sachant que votre emploi du temps ne vous permettra
pas, puisque vous devez regagner Helsinki dans la soirée, d'être présent tout au long du débat, je souhaitais, au nom
de mes collègues, vous poser cette question.
Les images de la guerre avec ses bombardements incessants, le désarroi des populations civiles, ces images toujours
répétées provoquent indignation et colère.
Les Français attendent des initiatives diplomatiques fortes de notre pays au sein des instances internationales.
Très simplement et très concrètement, monsieur le ministre, quelles actions la France, avec ses partenaires
européens, peut-elle engager pour un arrêt immédiat des bombardements, la protection des populations et l'intervention
rapide des organismes humanitaires ? (Applaudissements sur les travées de l'Union centriste, du RPR, des
Républicains et Indépendants, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 10/12/1999

Réponse apportée en séance publique le 09/12/1999

M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères. Monsieur le sénateur, il est tout à fait clair que nous
condamnons cette action militaire brutale qui frappe aveuglément et de façon massive les populations, jetant sur les
routes dans des conditions tragiques, notamment dans l'Ingouchie voisine, tant de Tchétchènes.
Nous ne croyons absolument pas que l'on puisse régler par de tels procédés un problème qui s'apparente à une sorte
de problème colonial. C'est pour cela que nous parlons depuis des semaines d'une solution politique que les Russes
devraient trouver et que nous avons demandée avec une extrême force au sommet d'Istanbul.
Nous avons refusé de nous engager sur cette charte de sécurité tant que les Russes n'avaient pas pris d'engagement
sur ce point. Ils en ont pris finalement un, qui n'est pas suffisant, naturellement. Mais ils ont enfin fait une promesse :
celle d'accepter la venue de M. Knut. Volleboek, le ministre norvégien qui préside l'OSCE, qui doit aller dans la région
lundi et mardi.
Mais cela ne suffit pas. Ils se sont livrés à une escalade que nous condamnons. Nous leur demandons de retirer
l'ultimatum qu'ils ont posé et de revenir sur le terrain politique.
Dans ces conditions et dans ce contexte, nous venons de demander à nos partenaires européens de se saisir en
priorité, demain matin à Helsinki, de la question de la Tchétchénie. Nous sommes en train d'examiner l'ensemble de
nos relations avec la Russie pour voir ce que l'on peut faire d'utile, parce qu'il ne s'agit pas de gesticuler.
Par ailleurs, beaucoup d'aspects de notre coopération avec la Russie visent à renforcer notre sécurité et nos intérêts. Il
faut donc savoir comment nous allons procéder. Nous en parlerons demain matin mais une chose est sûre : les Russes
doivent changer de politique en Tchétchénie. Ils doivent mettre fin à cette tragédie tchétchène, qui finira, sinon, par être
une tragédie russe. (Très bien ! et applaudissements.)

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