Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 25/11/1999

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur l'article paru dans la quotidien Le Figaro du 15 octobre 1999, dans lequel la directrice de l'enseignement supérieur explique que " dans certaines uiversités, les inscriptions en sciences ont diminué de 25 % entre la rentrée 1997 et celle de 1998. Un pays développé ne peut se permettre une baisse de fréquentation de ces filières ". Il souhaiterait connaître le nombre d'étudiants s'étant inscrits dans les filières scientifiques à la rentrée universitaire 1999, si ce chiffre est en augmentation, en stagnation ou en diminution par rapport à celui de 1998, et il aimerait savoir quelles dispositions sont envisagées par son ministère pour remédier à cette situation et rendre plus attractives les filières scientifiques.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 06/01/2000

Réponse. - Une forte diminution des flux d'entrées dans les premiers cycles universitaires scientifiques est constatée depuis plusieurs années. Cette baisse est un phénomène complexe qui peut être mieux approché en examinant à la fois les évolutions du vivier de candidats concernés et celles des formations concurrentes. La diminution des flux d'entrées en sciences provient d'abord de la diminution du nombre de bacheliers scientifiques et de leur propension à s'orienter vers l'université. C'est en sciences que la baisse des entrées est la plus forte. En effet, l'orientation des bacheliers scientifiques ne se fait plus en priorité vers les Deug scientifiques. Les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), les filières courtes (STS, IUT), les écoles d'ingénieurs et les filières longues, telles que les sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), la médecine, voire le droit, sont privilégiées par ces bacheliers. Face à la baisse continue du flux des entrants et aux taux d'échec élevés dans les filières scientifiques, le ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie a initié, dès 1998, à titre expérimental dans six universités, Bordeaux 1, Grenoble 1, Lille 1, Littoral, Montpellier 2 et Paris 11, la rénovation des Deug scientifiques. La campagne d'habilitation 1999 a fourni l'opportunité d'examiner les maquettes des Deug scientifiques élaborées par les universités en phase conctractuelle. L'expertise de ces maquettes a permis de constater que l'organisation des formations présentées a été le plus souvent rénovée dans une optique d'amélioration des pratiques et de diversification des moyens d'enseignement dans les Deug scientifiques. Outre les six universités qui participent d'ores et déjà à l'expérimentation, il ressort des projets des universités de Chambéry, Dijon, Saint-Etienne et Toulouse 3 que ces dernières accomplissent des efforts qui poursuivent les mêmes objectifs avec des moyens assez semblables. Ces universités ont mis en lumière la volonté commune de prendre en compte l'hétérogénéité des étudiants et d'adapter les modalités d'enseignement et les méthodes pédagogiques. L'accent est porté sur le travail en " petite classe " et sur le recours aux technologies multimédia. Un soutien financier spécifique a été apporté à ces universités volontaires. Il est évidemment trop tôt pour tirer un bilan qualitatif et quantitatif mais il semble bien qu'une véritable prise de conscience est en train de s'opérer sur la nécessité d'améliorer l'image et les résultats de la filière pour en renforcer l'attractivité. Le mouvement de rénovation des Deug scientifiques engagé depuis un an sera encouragé et amplifié, notamment en soutenant les projets les plus intéressants dans le cadre de la politique contractuelle.

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