Question de Mme HEINIS Anne (Manche - RI) publiée le 25/11/1999

Mme Anne Heinis attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la crise de la filière ufs qui depuis plusieurs mois voit sa situation empirer. Depuis 1996, les producteurs d' ufs connaissent une chute vertigineuse des cours. Alors qu'un plan de retrait de production mis en place par les producteurs début mai laissait apparaître un léger redressement début juin, tous les espoirs de reprise ont été anéantis avec l'affaire de la dioxine. La répercussion médiatique du problème a entraîné une réelle psychose chez le consommateur et les résultats trop tardifs des analyses n'ont pu atténuer la chute des cours consécutive à une accumulation des stocks. Les producteurs français nullement responsables de la crise, et pourtant durement frappés, ont déjà mis en oeuvre plusieurs mesures de redressement. Toutefois, compte tenu de l'urgence de la situation, elle lui demande s'il entend participer à l'accélération de la reprise sachant que la mise en oeuvre d'un plan de dégagement de la poule de réforme accompagné d'un programme volontaire de cessation d'activité assorti d'une aide incitative permettraient à la filière de se sortir de ce marasme, de préserver les emplois du secteur et la qualité du produit ?

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 10/02/2000

Réponse. - La filière uf de consommation est actuellement confrontée à une crise de surproduction. Depuis près de deux ans, la production française ne cesse de progresser alors qu'elle enregistre un recul significatif dans la majorité des pays de l'Union européenne. Durant le premier semestre 1999, la hausse de la production nationale a atteint 4 %. Toutefois, le rythme annuel de progression se ralentit nettement depuis le début de l'année : près de 7 % en janvier, il passerait à 1,5 % en fin d'année. En ce qui concerne la consommation, le panel SECODIP a enregistré une baisse de 2,6 % des achats d' ufs depuis le début de l'année 1999. Cette situation, déjà tendancielle avant la crise de la dioxine, a été amplifiée par l'inquiétude des consommateurs durant cette période. De ce fait, l'index " uf " du service des nouvelles des marchés a enregistré une diminution de près de 25 % pour les calibres 53/63 durant le premier semestre 1999. Face à ces difficultés, un certain nombre de mesures ont été prises à plusieurs reprises en 1998 et en 1999, en concertation avec les représentants nationaux des familles professionnelles. Elles ont notamment permis de rechercher des débouchés pour les ovoproduits sur les pays-tiers, ainsi que de lancer une campagne de communication pour regagner la confiance des consommateurs, suite à la crise de la dioxine. En outre, ces mesures ont permis d'aboutir à l'allégement du marché de la poule pondeuse de réforme. Au niveau communautaire, à la demande de la délégation française, la Commission a accepté une augmentation des restitutions à l'exportation pour les ufs, en avril 1999. La réunion que le ministre de l'agriculture et de la pêche a demandé à son cabinet d'organiser à la fin du mois d'août dernier a montré combien cette profession avait besoin de parvenir à un meilleur encadrement de sa production, ainsi qu'à une meilleure organisation. C'est pourquoi, le ministre de l'agriculture et de la pêche a décidé de faire réaliser une mission d'évaluation des perspectives de la filière uf dans son ensemble par M. Jean-Luc Evette, ingénieur général du génie rural, des eaux et des forêts. Ses conclusions qui seront remises très prochainement, permettront au ministre de l'agriculture et de la pêche de disposer, ainsi qu'aux responsables de la filière, aux élus et aux collectivités territoriales, d'éléments concrets pour apprécier et décider des moyens dont ce secteur devrait disposer pour faire face aux difficultés actuelles et mieux préparer son avenir.

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