Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 11/11/1999

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur l'importance, la qualité de l'enseignement des mathématiques au niveau du 2e degré. Les contenus de cet enseignement doivent évoluer, certes, en prenant en compte le développement scientifique et technologique actuel, la diversité des voies de formation. Mais cette évolution implique aussi concertation avec enseignants, chercheurs, prise en compte de l'évolution des adolescents, sans réduire ni niveau, ni qualité, ni horaires d'enseignement. Elle lui fait remarquer que les allégements prévus pour les classes de seconde et de terminale à la rentrée scolaire ne s'inscrivent nullement dans une adaptation cohérente et prometteuse. Des décisions réductrices de programme, des orientations nouvelles sans motivation, ni même explication, en statistique, et géométrie, peuvent conduire à des ruptures, à des manques de cohérence, à des insuffisances de programmes. Elle lui demande de lui faire connaître les mesures qu'il envisage en faveur du report de un an du nouveau programme de classe de seconde (le texte publié devenant un projet soumis à réflexion), d'une consultation des enseignants, du rétablissement d'un horaire de 4 heures par élève en seconde, indépendamment de l'aide spécialisée, une formation nouvelle des enseignants dans le domaine des statistiques/probabilités.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 23/03/2000

Réponse. - Les allégements horaires qui touchent certaines disciplines permettent notamment de mettre en place de nouveaux enseignements comme l'éducation civique, juridique et sociale et de nouveaux dispositifs pédagogiques comme les travaux personnels encadrés que les lycéens eux-mêmes ont appelé de leurs v ux lors de la consultation organisée par M. Meirieu. Cependant les horaires de disciplines comme le français et les mathématiques peuvent être augmentés pour les élèves qui en ont besoin grâce à la nouvelle procédure de l'aide individualisée. La suppression de certaines parties du précédent programme de mathématiques de la classe de seconde a été rendue nécessaire par l'allègement horaire de cette discipline et surtout par l'introduction de nouvelles notions concernant la statistique et l'informatique. Trois réunions de formation sur ces nouvelles parties ont déjà eu lieu et cinq autres se tiendront aux mois de février et mars 2000 : elles toucheront des formateurs chargés d'encadrer ensuite pédagogiquement tous leurs collègues de la discipline. De manière générale tous les nouveaux programmes font l'objet d'une large présentation aux inspecteurs généraux et aux inspecteurs pédagogiques régionaux dans un premier temps et aux professeurs dans un second lors de rencontres interacadémiques, qui se prolongeront par la mise en place, dans chaque académie, de dispositifs de formation aux contenus adaptés. Le changement de programme de géométrie est dans la ligne indiquée par la commission Kahame de réflexion sur l'enseignement des mathématiques, commission qui comporte toutes les sociétés de mathématiques, l'académie des sciences et de nombreux professeurs du secondaire. L'introduction de la statistique, au demeurant réduite, est très généralement approuvée. Il faut rappeler à ce sujet que les statistiques occupent près de 80 % des mathématiciens, hors enseignants. Les groupes techniques disciplinaires (GTD) chargés d'élaborer les nouveaux programmes sont des instances de réflexion et de décision créées par le ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie, qui n'en sont pas moins soumises à des processus de critique démocratique : les passages des projets de programmes devant la commission spécialisée lycée, le conseil supérieur de l'éducation et le conseil national des programmes permettent la consultation des syndicats d'enseignants, des représentants des lycéens et leurs parents et des associations de professeurs qui peuvent émettre des critiques et proposer des amendements ; il est à noter que les votes d'adoption des nouveaux programmes se font à une très large majorité à la fin de ce parcours. Le groupe technique disciplinaire de mathématiques travaille en outre régulièrement avec des membres d'associations comme l'APMEP et favorise au maximum la transparence et l'écoute puisque, sur le service en ligne " Espace Lycée " du site Internet du CNDP (http://www.cndp.f/lycee/ maths/default.htm, où figurent la présentation du GTD et le calendrier des activités de formation), projets de programmes et de documents d'accompagnement qui les explicitent sont affichés afin d'appeler à réaction et à contribution tous les professeurs qui le désirent. Les membres du GTD de mathématiques partagent donc avec les enseignants spécialistes le souci de maintenir une démarche structurée et rigoureuse dans les apprentissages, c'est pourquoi le nouveau programme de seconde a à c ur de bien noter les frontières entre la loi empirique et la démonstration mathématique. Ce nouveau programme fait de plus l'objet cette année d'une mise en uvre anticipée dans une vingtaine de lycée pilotes répartis dans cinq académies et les analyses critiques qui remonteront des professeurs " expérimentateurs " seront prises en compte pour amender, si le besoin s'en fait sentir. Cependant l'horaire de la discipline peut être augmenté pour les élèves qui en ont besoin grâce à la nouvelle procédure de l'aide individualisée ce programme et son document d'accompagnement avant son entrée en vigueur officielle à partir de la rentrée 2000-2001.

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