Question de M. DREYFUS-SCHMIDT Michel (Territoire de Belfort - SOC) publiée le 21/10/1999

M. Michel Dreyfus-Schmidt rappelle avec beaucoup d'insistance à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale s'étonnant qu'il n'ait pas encore été répondu à sa question nº 11534 du 22 octobre 1998 concernant les risques cardio-vasculaires majeurs causés par les taux excessivement élevés de chlorure de sodium dans les aliments dits " préparés ".

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Réponse du ministère : Santé publiée le 11/11/1999

Réponse. - Le rôle du sodium dans la genèse de l'hypertension artérielle est controversé. La multiplicité des interprétations des documents scientifiques disponibles a été bien illustrée par une revue générale parue dans la revue Science. Au sein d'une même population, il existe des sujets sensibles et des sujets résistants au sel. Comme il n'est pas possible d'identifier à priori les sujets sensibles, il est évident que l'apport moyen en sel d'une population ne doit pas être excessif. Il est vrai que l'apport majeur en sel provient des aliments " préparés ". En matière d'étiquetage, celui de la quantité de sodium entre dans le cadre de l'étiquetage nutritionnel qui est optionnel (directive CE 90-496 du 24 septembre 1990). Il ne devient obligatoire que lorsque le produit fait valoir une allégation nutritionnelle (décret nº 93-1130 du 27 septembre 1993) ou dans le cas des produits diététiques hyposodés (arrêté du 20 juillet 1997). Dans ce cas. l'étiquetage nutritionnel s'applique aux denrées alimentaires destinées à être livrées au consommateur final et aux collectivités. S'il est difficile de connaître avec précision la consommation réelle en sel de la population, les données recueillies dans les centres spécialisés d'hypertention artérielle par la mesure du sodium urinaire des patients situent la France à un niveau inférieur de près de 2 grammes de chlorure de sodium par comparaison à celles du Royaume-Uni ou des Etats-Unis. L'enquête SU.VI.MAX a établi, à partir de questionnaires, les apports alimentaires individuels en sodium, en dehors du sel ajouté aux aliments. Chez les hommes, à partir de quarante-cinq ans, on observe une consommation moyenne de 3,058 g U 1,109 ; et chez les femmes, à partir de trente-cinq ans, une consommation moyenne de 2,254 g U 0,90. Par ailleurs, l'hypertension artérielle dépend de facteurs génétiques, du poids et de la consommation d'alcool, ainsi que de facteurs inconnus. Le risque vasculaire lui-même dépend du niveau tensionnel et d'autres facteurs dont la consommation du tabac. La nécessité de promouvoir en France une éducation pour la santé réduisant la consommation d'alcool et détournant de l'usage du tabac constitue une priorité plus importante que la réduction des apports sodés, même si l'utilité de cette dernière n'est pas contestable.

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