Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 30/09/1999

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur la proposition faite, à la page I-21 de l'avis du Conseil économique et social (CES), sur le rapport intitulé " Prospectives pour un développement durable : quelle politique de coopération avec les pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ? ", adopté par cette même assemblée au cours de la séance du 9 juin 1999, de " favoriser les associations entre industriels... les producteurs de matières premières de bonne qualité... et les artisans africains ". C'est alors que des filières pourront se constituer et dépasser le seul cadre des marchés locaux pour être valorisées à l'exportation. " Il souhaiterait connaître son avis sur cette suggestion et aimerait savoir si des mesures favorisant ces associations sont actuellement envisagées ou en cours de réalisation.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 02/12/1999

Réponse. - La France, dont la présence économique sur le continent reste significative, s'efforce d'encourager au maximum les relations de partenariat entre entrepreneurs ou institutionnels du Nord et du Sud dans l'objectif d'un développement économique durable. Néanmoins, malgré les récents progrès réalisés par l'UEMOA dans le domaine de la libéralisation économique, le secteur entrepreunarial africain est encore, et à bien des égards, considéré comme embryonnaire. La relance de partenariats est un des axes majeurs d'une politique de développement d'un tissu de PME/PMI en Afrique, puisqu'elle constitue le moyen essentiel d'ouvrir les entreprises africaines à un accès à la technologie ainsi qu'aux marchés extérieurs. Le développement d'un partenariat d'entreprises repose sur deux volets complémentaires : d'une part, savoir apprécier les opportunités locales de partenariat et donc la nature technique ou financière de la demande, qu'elle émane de PME ou de promoteurs locaux ; d'autre part, mobiliser les entreprises françaises, principalement via des réseaux professionnels ou régionaux afin de les sensibiliser et de les motiver à une démarche de partenariat technique, professionnel ou de co-investissement. Le dispositif français d'appui au partenariat d'entreprises vers l'Afrique traduit cette dualité. Sa diversité s'explique par le souci de faire appel à des compétences avérées, issues de différentes origines (réseaux techniques, organismes professionnels ou publics) mais complémentaires. Il en est ainsi de l'agence pour la promotion internationale des technologies et des entreprises françaises (CFME-ACTIM) qui constitue un important rouage de la diffusion des connaissances en matière technologique. En ce qui concerne plus particulièrement l'Afrique, le CFME-ACTIM, en liaison avec les PEE (postes d'expansion économiques), est à l'origine de la création d'associations destinées à rapprocher les opérateurs économiques français et africains. Souvent créées à partir d'une initiative locale, ces associations sont actuellement au nombre de six (Ethiopie, Guinée, Sénégal, Nigeria, Egype, Afrique du Sud et Gabon). Elles ont en charge l'organisation de rencontres, de colloques qui permettent d'identifier des projets susceptibles d'être à l'origine de partenariats. Le ministère des affaires étrangères participe au financement d'un programme de partenariat industriel entre la France et dix pays émergents. Bien qu'aucun pays d'Afrique subsaharienne n'adhère encore à cette " Charte de coopération industrielle ", le ministère a pour objectif d'organiser prochainement une rencontre industrielle, sur un thème qui reste à définir, dans un des pays de l'UEMOA. L'aide française soutient également le réseau " Entreprises et développement ". A l'initiative de collectivés locales ou de chambres consulaires françaises (Marseille, Rouen, Pas-de-Calais, Champagne-Ardenne), ce réseau est constitué d'entreprises de petite taille désireuses de développer des partenariats industriels ou commerciaux. Par ailleurs, le service de l'ONUDI (Organisation des Nations unies pour le développement industriel) en France a pour mission de favoriser la coopération industrielle entre la France et les pays en développement. Il identifie et promeut les projets industriels des pays en développement qui nécessitent des technologies, du savoir-faire et des capitaux étrangers. Le ministère des affaires étrangères contribue à ce programme en versant une subvention annuelle d'environ un million de francs. Les initiatives de ces différents opérateurs en faveur du rapprochement des entrepreneurs français et africains ne pourront porter leurs fruits que sur le moyen terme. Cependant, on constate aujourd'hui un réel regain d'intérêt de la part des entreprises françaises pour les pays de la zone UEMOA. Le salon France Technologies s'est tenu pour la première fois en Afrique noire francophone, à Abidjan, début octobre 1999, et il a remporté un vif succès puisqu'il a accueilli plus de 260 PME/PLI et environ 10 000 visiteurs intéressés par les potentialités des marchés africains.

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