Question de M. LE GRAND Jean-François (Manche - RPR) publiée le 30/09/1999

M. Jean-François Le Grand attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les difficultés que rencontrent actuellement les producteurs d' ufs de consommation. En effet, ces producteurs n'ont connu depuis 1996 qu'une chute vertigineuse et continue des prix. Alors qu'un plan de retrait de production mise en place par les producteurs début mai laissait apparaître un léger redressement début juin, tous les espoirs ont été anéantis avec l'affaire de la dioxine qui a touché la filière de plein fouet. Les analyses, dont les résultats ont été trop tardifs pour atténuer la médiatisation de cette affaire ont prouvé que les élevages français étaient indemnes de toute contamination et que les produits étaient parfaitement sains. Les stocks d' ufs se sont accumulés et la chute des cours s'est renforcée ; les producteurs, ni coupables, ni responsables, se retrouvent une fois de plus victimes d'une mauvaise gestion de l'information. En conséquence, il lui demande de reconsidérer sa décision de ne pas octroyer de soutien conjoncturel à la filière, en plaidant notamment des mesures de désengagement ( ufs et poules de réforme) et d'accompagnement à la cessation d'activité.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 02/12/1999

Réponse. - La filière uf de consommation est actuellement confrontée à une crise de surproduction. Depuis près de deux ans, la production française ne cesse de progresser alors que la majorité des pays de l'Union européenne a enregistré un recul significatif. Durant le premier semestre 1999, la hausse de la production nationale a atteint 4 %. Toutefois, le rythme annuel de progression se ralentit nettement depuis le début de l'année de près de 7 % en janvier, il passerait à 1,5 % en fin d'année. En ce qui concerne la consommation, le partiel SECODIP a enregistré une baisse de 2,6 % des achats d' ufs depuis le début de l'année 1999. Cette situation, déjà tendancielle avant la crise de la dioxine, a été amplifiée par l'inquiétude des consommateurs durant cette période. De ce fait, l'index uf du service des nouvelles des marchés a enregistré une diminution de près de 25 % pour les calibres 53/63 durant le premier semestre 1999. Face à ces difficultés, un certain nombre de mesures ont été prises à plusieurs reprises en 1998 et en 1999, en concertation avec les représentants nationaux des familles professionnelles. Elles ont notamment permis de rechercher des débouchés pour les coproduits sur les pays-tiers, ainsi que de lancer une campagne de communication pour redonner confiance aux consommateurs, suite à la crise de la dioxine. En outre, ces mesures ont permis d'aboutir à l'allégement du marché de la poule pondeuse de réforme. Au niveau communautaire, à la demande de la délégation française, la commission a accepté une augmentation des restitutions à l'exportation pour les ufs, en avril 1999. La réunion que le ministre de l'agriculture et de la pêche a demandé à son cabinet de convoquer à la fin du mois d'août dernier, a montré combien cette profession avait besoin de parvenir à un meilleur encadrement de sa production ainsi qu'à une meilleure organisation. C'est pourquoi le ministre de l'agriculture et de la pêche a décidé de faire réaliser une mission d'évaluation des perspectives de la filière uf dans son ensemble par M. Jean-Luc Evette, ingénieur général du génie rural, des eaux et des forêts. Ses conclusions seront remises d'ici à la fin de cette année. Elles permettront au ministre de l'agriculture et de la pêche de disposer, ainsi qu'aux responsables de la filière, aux élus et aux collectivités territoriales, d'éléments concrets pour apprécier et décider des moyens dont ce secteur devrait disposer pour faire face aux difficultés actuelles et mieux préparer son avenir.

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