Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 23/09/1999

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la proposition, faite à la page 70 de l'étude du Conseil économique et sociale, intitulée : " Quelles relations avec les pays situés dans la zone du détroit de Bal-el-Mandeb ? ", présentée au cours de la séance du 6 juillet 1999 de cette même assemblée, de " créer un enseignement supérieur du français à l'université d'Addis-Abeba afin notamment de permettre la renaissance d'un vivier de professeurs de français ". Il lui demande si le Gouvernement français envisage de favoriser la création d'un tel enseignement et ainsi favoriser le développement de la langue française dans les pays situés dans la zone du détroit de Bab-el-Mandeb, et notamment en Ethiopie.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 02/12/1999

Réponse. - A l'université d'Addis-Abeba, la plus importante du pays, l'unité de français propose, depuis 1995, un programme dit " mineur " - option obligatoire pour les étudiants d'anglais - qui compte pour le tiers des points nécessaires à l'obtention de la licence. Un professeur français anime avec un professeur égyptien, formé en France, cet enseignement qui intéresse plus de 80 étudiants. Le français est parmi les sujets " mineurs " proposé par l'institut de langues, le seul qui concerne l'enseignement d'une langue non éthiopienne. En 1995, il avait été envisagé de créer une " majeure de français " (licence à part entière) qui aurait constitué la filière de formation initiale des futurs professeurs éthiopiens de français. Les autorités éthiopiennes tant de l'université que du ministère de l'éducation n'ont pas jugé bon de donner suite à ce projet, estimant que les débouchés pour les futurs diplômés ne seraient pas certains. En effet, ces enseignants ne pourraient pas être employés dans le système scolaire puisque le français n'est pas une matière au programme sauf dans cinq écoles secondaires publiques. Notre ambassade a fait valoir que le projet du ministère éthiopien de l'éducation de proposer le français comme option pour les élèves des deux dernières années de l'enseignement secondaire dans un délai de deux ans ainsi que le manque d'enseignants pour satisfaire la demande croissante d'apprentissage de notre langue justifiaient la création d'une " majeure ". Par ailleurs, un plan de formation initiale pour les futurs enseignants pourrait être mis en uvre par le bureau de coopération linguistique et éducative avec d'autres partenaires éthiopiens, tels que les centres universitaires régionaux, ouverts à nos initiatives. D'ores et déjà, les professeurs de français langue étrangère actuellement en activité bénéficient de stages trimestriels de formation pédagogique organisés sur place, depuis 1994, par le bureau de coopération linguistique et éducative et de bourses en France. Cette formation continue est indispensable à la majorité des enseignants car ils ont été formés dans les années soixante-dix par nos soins à " l'Ecole Normale supérieure de français d'Addis-Abeba ". Il est indispensable de recréer, dans les années qui viennent, un vivier d'enseignants pour assurer l'avenir du français en Ethiopie en utilisant, autant que possible, les moyens en formation disponibles à Djibouti.

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