Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 23/09/1999

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur les journées du patrimoine qui se sont déroulées les 18 et 19 septembre 1999. Il lui demande quel est le bilan, notamment dans le département du Rhône, des manifestations organisées lors de ces deux journées.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 09/12/1999

Réponse. - Avec, en Rhône-Alpes, plus d'un demi-million d'entrées dans un millier de sites, les Journées européennes du patrimoine ont confirmé pour leur seizième édition (18 et 19 septembre 1999) qu'elles étaient bien un des rendez-vous majeurs de la rentrée. Les plus fortes affluences se constatent aussi bien dans certains lieux exceptionnellement ouverts que dans les monuments ou musées les plus importants de la région. Les lieux accueillant des animations liées aux thématiques proposées - " Patrimoine et citoyenneté ", " Histoires... de métal " - ont été particulièrement plébiscités : c'est le cas à Lyon, où la mobilisation de la ville et des associations a rencontré un écho considérable. Sur un plan qualitatif, les organisateurs locaux soulignent l'intérêt manifesté par le public, l'attention dont il fait preuve, la pertinence de ses questions. Ainsi se confirme une évolution déjà constatée lors des précédentes éditions : plus qu'une opération " portes ouvertes " dans des édifices anciens, les Journées constituent un moment privilégié de rencontre entre les visiteurs et les acteurs du patrimoine, en même temps qu'une occasion de conforter ou d'initier une action culturelle de proximité autour du patrimoine. Par rapport à 1998, les résultats indiquent une certaine stabilisation de la fréquentation des monuments ouverts tous les ans, exceptionnellement ou non, pour la circonstance : en témoigne la très légère progression (99 186 contre 98 420, soit p 0,8 %) observée sur un échantillon de 40 monuments. En revanche, il se confirme que les monuments régulièrement ouverts à la visite enregistrent lors de ces deux jours, par rapport à une fin de semaine habituelle, une spectaculaire augmentation de leurs entrées : parmi les 40 monuments déjà évoqués, les 28 ouverts les 11 et 12 septembre avaient ensemble accueilli 7 908 visiteurs ; une semaine plus tard, dans le cadre des Journées européennes du patrimoine, ils ont enregistré 79 214 entrées, soit un rapport de un à dix. C'est au musée-château et au palais de l'Isle d'Annecy (Haute-Savoie) que l'on observe le plus grand nombre d'entrées pour des lieux régulièrement ouverts : 761 les 11 et 12 septembre, 14 302 lors des Journées, c'est-à-dire près de vingt fois plus. Le thème " Patrimoine et citoyenneté " s'est révélé attractif : d'une part, parce que l'acte même de visiter un monument lors de ces journées est souvent perçu comme un acte " citoyen " ; d'autre part, en raison du caractère très attractif des lieux les plus emblématiques de cette thématique, tels les hôtels de ville ou les préfectures. Certains chiffres n'en demeurent pas moins impressionnants : 20 000 visiteurs à l'hôtel de ville de Lyon, 8 500 à la préfecture-hôtel du département du Rhône, 1 530 dans les salons de la préfecture de l'Isère, etc. Les lieux symboliques de l'histoire de la citoyenneté ou les musées qui avaient développé un programme d'animations spécifique autour de cette thématique ont eux aussi fait le plein : 6 093 visiteurs au musée historique de Lyon (musée Gadagne) ; 3 225 au musée de la Civilisation gallo-romaine, toujours à Lyon ; 2 780 à l'ancien Parlement de Dombes, à Trévoux (Ain) ; 2 338 au château de Vizille (Isère), également musée de la Révolution française ; 2 235 au château de Ferney-Voltaire (Ain), récemment acquis par l'Etat ; 2 114 au Musée savoisien de Chambéry (Savoie), etc. Les sites illustrant des " démarches citoyennes " ont également trouvé sans peine leur public : plus de 11 000 visiteurs pour les huit ouvertures exceptionnelles proposées par la Renaissance du Vieux Lyon, près de 2 000 sur les pentes de la Croix-Rousse, également à Lyon. A échantillon égal, l'augmentation d'une année sur l'autre est, pour les lieux associés au thème " Patrimoine et citoyenneté ", importante : à preuve, 24 sites déjà ouverts en 1998 ont vu leur nombre global d'entrées croître de 27,4 % (46 243 en 1998, 59 226 en 1999). Autre signe de l'effet positif du thème national sur la fréquentation : 63 sites liés à cette thématique ont enregistré au total 85 578 entrées, soit une moyenne de 1 358, assez nettement supérieure à la moyenne générale (914). L'autre thématique développée en Rhône-Alpes, transfrontalière celle-là, constituait le troisième et dernier volet du programme trisannuel destiné au jeune public et intitulé " Histoires... de matériaux ". Les quelque quatre-vingts animations figurant dans ce programme " Histoires... de métal " ont accueilli au total plus de 55 000 visiteurs, alors même que, dans certains endroits, les visites étaient contingentées et limitées à un moment du samedi ou du dimanche. Quelques affluences remarquables sont à signaler : 3 250 personnes pour la reconstitution de l'argue de Trévoux (Ain), 1 006 pour la visite de la fonderie d'art Barthélemy à Crest (Drôme), 4 348 au Grenier d'abondance (DRAC Rhône-Alpes) pour l'atelier de frappe de monnaie et les " spectacles de savoirs " présentés par le musée vivant du roman d'aventures, 4 063 pour les " balades métalliques " du Museum d'histoire naturelle de Lyon, 2 400 à la rotonde SNCF de Chambéry (Savoie), 1 000 au musée de l'Horlogerie et du Décolletage de Cluses (Haute-Savoie), etc. Partout, le numéro spécial du " Guide du Moutard " consacré à ces " Histoires... de métal " et diffusé gratuitement aux enfants a été vivement apprécié. Les observations faites en France corroborent les remarques faites par nos partenaires suisses et italiens : en cette troisième année du programme " Histoires... de matériaux ", les organisateurs locaux ont davantage mis l'accent sur les activités " jeune public ", ils ont amélioré la communication locale, si bien que, grâce également à la notoriété croissante du programme, c'est un public plus familial que les années précédentes qui a pu être touché. Quelques mois après l'inscription de son site historique sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité, la ville de Lyon avait souhaité mettre à profit les journées européennes du patrimoine pour mieux faire connaître aux habitants de l'agglomération ses richesses patrimoniales. L'effort sans précédent engagé par la ville et la mobilisation des associations, des étudiants et de nombreux bénévoles ont porté leurs fruits : les 32 édifices (sur 50) où un comptage a été effectué et les animations organisées sur les pentes de la Croix-Rousse ou dans le Vieux Lyon ont accueilli au total près de 120 000 visiteurs ; par rapport au week-end précédent, la fréquentation observée dans dix sites passe, à échantillon égal, de 2 832 à 42 793, soit une multiplication par quinze ; enfin, l'édition 1999 marque, par rapport à 1998 - année pourtant de fortes affluences - une progression remarquable : les 21 sites ouverts, exceptionnellement ou non, les deux années enregistrent globalement une augmentation de 37,5 % de leurs entrées. Ces résultats sont acquis grâce à une mobilisation croissante de très nombreux partenaires : aux acteurs " classiques " de ces journées (propriétaires publics ou privés, collectivités locales, associations, etc.) viennent désormais s'ajouter d'autres organismes dont la vocation première n'est pas nécessairement patrimoniale, ni même culturelle (offices de tourisme, centres sociaux, entreprises, etc.). Au-delà du cas particulier de Lyon déjà évoqué, de plus en plus de grandes villes se mobilisent aussi. Le soutien de la presse, tous médias confondus, est déterminant pour alerter le public et lui offrir une information précise sur les propositions qui lui sont faites dans son environnement proche. Toutes ces indications constituent naturellement, pour l'ensemble des partenaires, autant d'encouragements à poursuivre ce rendez-vous désormais traditionnel de la rentrée, moment privilégié d'une action culturelle sur l'héritage du passé.

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