Question de M. ANDRÉ Pierre (Aisne - RPR) publiée le 24/06/1999

M. Pierre André attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la dégradation de la situation économique dans le secteur de l'abattage et de la transformation des viandes bovines et ovines. Depuis quelques années, ce secteur connaît une forte réduction d'activité. En effet, les abattages sont en baisse de 7 % depuis le début de l'année 1998, les exportations ont diminué de plus de 15 % sur le 1er trimestre de 1998 et la consommation des ménages a baissé de 5 à 8 % par rapport à 1995. Tous ces facteurs contribuent à un surenchérissement des coûts de production et ont des effets dévastateurs sur le résultat des entreprises. De nombreuses fermetures d'entreprises sont, donc, prévisibles, et 20 à 30 % des emplois seraient menacés. Compte tenu de cette situation, qui ne peut cesser de se dégrader dans les années à venir puisque les perspectives vont toutes dans le sens d'une maîtrise de la production, il lui demande s'il entend prendre des mesures structurelles d'aide qui permettraient à ce secteur, représentant 65 000 emplois, de faire face à la très forte baisse d'activité qu'il connaît.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 21/10/1999

Réponse. - Le secteur des viandes de boucherie connaît actuellement une situation contrastée, bonne pour les viandes porcines du fait de la poussée de la production, difficile pour les viandes ovines et surtout bovines. Pour ces dernières, le recul de la production fait suite aux forts abattages des années 1996-1997. Le recul est général dans l'Union européenne ; en France il est de l'ordre de 5,7 % pour le premier semestre 1998 avec des prix en hausse très sensible qui devrait être en moyenne de 5 % pour cette année. En ce qui concerne le commerce extérieur, le recul des ventes est de 15,1 % en volume et de 1,9 % en valeur alors que dans le même temps les importations ont augmenté de 16,8 % en volume et de 23 % en valeur, ce qui dégage néanmoins un léger excédent en tonnage et en valeur. La situation actuelle des entreprises est inégale. Les plus grands groupes, coopératifs ou privés, qui développent une politique de qualité appuyée par des marques et des relations contractuelles avec la grande distribution, ont préservé l'équilibre de leur compte d'exploitation. En revanche, les chevillards moins bien structurés au plan industriel et commercial sont souvent en difficulté. La restructuration du secteur des viandes de boucherie se poursuivra, aussi est-il nécessaire que des mesures soient prises pour en limiter les conséquences sur l'emploi. Les mesures proposées dans le cadre de la réduction du temps de travail dans leur volet défensif doivent être recherchées. Les dossiers sont à déposer auprès des directions départementales du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle. Les directions départementales de l'agriculture et de la forêt pourront aider à l'instruction des dossiers concernant les entreprises du secteur concerné.

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