Question de M. BAUDOT Jacques (Meurthe-et-Moselle - UC) publiée le 17/06/1999

M. Jacques Baudot attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la directive européenne, en date du 17 février 1999, qui autorise les Etats membres de l'Union européenne à appliquer un taux réduit de taxe à la valeur ajoutée (TVA) aux prestations de services à forte intensité de main-d' oeuvre. La coiffure est un secteur d'activité qui nécessite une importante main-d' oeuvre. Aussi la diminution de son taux de TVA, de 20,6 % à 5,5 %, doit pouvoir bénéficier à l'ensemble de ses prestataires, qu'ils exercent à domicile ou en salon de coiffure, s'agissant d'une seule et même activité de services aux particuliers. Une telle mesure allégerait les charges fiscales et sociales qui pèsent lourdement sur la main-d' oeuvre et limiterait également le travail clandestin. Une baisse de la TVA aurait, en outre, un réel impact sur la relance de la consommation par une meilleure fréquentation des salons de coiffure. C'est pourquoi il lui demande les dispositions que le Gouvernement entend prendre afin d'éviter des distorsions de concurrence au sein même de ce secteur d'activité, potentiellement créateur d'emplois.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 20/01/2000

Réponse. - La Commission européenne a présenté le 15 mars 1999 une proposition de directive qui a été adoptée le 22 octobre 1999 visant à appliquer, à titre expérimental, pour une durée de trois ans à compter du 1er janvier 2000, un taux réduit de taxe sur la valeur ajoutée sur les services à forte intensité de main-d' uvre. Lors de la discussion de cette proposition, les Etats membres ont établi la liste des services susceptibles de bénéficier de cette mesure. Elle comprend les petits services de réparation (bicyclettes, chaussures et articles de cuir, vêtements et linge de maison), la rénovation et la réparation de logements privés, le lavage de vitres et le nettoyage de logements privés, les services de soins à domicile et la coiffure. Chaque Etat membre est tenu de limiter l'expérience à deux, voire trois à titre exceptionnel, des catégories de services ainsi définies. La France a décidé d'appliquer le taux réduit de la TVA, d'une part, aux travaux, autres que de construction ou de reconstruction, portant sur les locaux à usage d'habitation achevés depuis plus de deux ans, d'autre part, aux services d'aide à la personne, y compris le nettoyage des logements privés, fournis par les entreprises agréées en application de l'article L. 129-1-II du code du travail. Ces mesures ont été adoptées dans la loi de finances pour 2000. Le Gouvernement a décidé d'appliquer par anticipation la mesure relative aux travaux d'entretien à compter du 15 septembre. Le choix de ces secteurs répond à la volonté du Gouvernement de lutter pour l'emploi et pour la réduction du travail dissimulé, de favoriser l'amélioration du parc de logements et de faciliter la vie quotidienne des ménages. En décidant l'application du taux réduit de la TVA à trois des cinq catégories de services retenues par les Etats membres, la France utilise entièrement les marges de man uvre dont la directive adoptée lui permet de disposer. Bien que figurant sur la liste des services susceptibles d'être soumis au taux réduit, le secteur de la coiffure n'a pas été retenu par le Gouvernement. Le développement qu'a connu le secteur de la coiffure à domicile ces dernières années démontre que l'application du taux de 20,6 % ne constitue pas un frein à ce type de services. En outre, l'application du taux réduit aux prestations de coiffure rendues à domicile créerait une distorsion par rapport aux mêmes prestations réalisées en salon. Pour l'ensemble de ces raisons l'application du taux réduit de la TVA à ce secteur n'est pas envisagée.

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