Question de M. DOUBLET Michel (Charente-Maritime - RPR) publiée le 10/06/1999

M. Michel Doublet attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur le projet de réforme de la gynécologie médicale qui serait exercée par des généralistes après une formation de trois mois. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser les motivations de la suppression de la spécialité de gynécologie médicale et quelles mesures il compte mettre en oeuvre pour maintenir le niveau de prévention obtenu dans cette spécialité depuis de nombreuses années.

- page 1923


Réponse du ministère : Santé publiée le 07/10/1999

Réponse. - Il n'est pas dans l'intention du Gouvernement de supprimer la pratique de la gynécologie médicale. Pour des raisons de législation européenne, les certificats d'études spéciaux, qui étaient une filière parallèle à l'internat pour devenir spécialiste en médecine, ont été supprimés en 1984, laissant la place à une formation unique des spécialités médicales passant par l'internat. Ces dispositions répondaient à la demande de l'Europe dont les directives s'imposent à tous pour la reconnaissance mutuelle des diplômes et la libre circulation des médecins. La disparition des CES n'a pas pour autant entraîné la disparition des gynécologues médicaux. De nombreux internes formés par la filière de l'internat ont actuellement une pratique, exclusive ou non, de la gynécologie médicale. Devant la nécessité de maintenir un nombre suffisant d'internes dans cette spécialité, le Gouvernement a d'ailleurs décidé la création d'une filière individualisée en gynécologie obstétrique, qui a été mise en place cette année. Cette décision a permis dès 1999 d'augmenter le nombre d'internes formés dans cette discipline. Il convient de noter que 50 % des internes en gynéco-obstétrique sont des femmes et l'expérience montre que les femmes spécialistes en gynéco-obstétrique s'orientent plus volontiers vers la pratique exclusive de gynécologie médicale. On peut donc penser que la moitié au moins de celles et ceux qui sont ainsi formés par l'internat choisiront la pratique de la gynécologie médicale. Par ailleurs, les gynécologues médicaux souhaitent un diplôme particulier reconnaissant leur orientation au sein de la gynécologie-obstétrique. Les services de la secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale, en liaison avec ceux du ministre de l'éducation nationale, poursuivent actuellement une réflexion visant à modifier l'intitulé du DES, qui pourrait s'appeler gynéco-obstétrique et gynécologie médicale. De même, la maquette du DES doit être totalement revue afin de renforcer la formation en gynécologie médicale. L'éventuelle concurrence avec le médecin généraliste dans le cadre du médecin référent doit être resituée dans le cadre actuel. A ce sujet, il est rappelé à l'honorable parlementaire qu'il a été de nombreuses fois précisé que le médecin référent n'est imposé à personne, et donc, à tout moment, une femme peut consulter librement son gynécologue. Cependant, sachant que les femmes qui sont aujourd'hui défavorisées ne sont pas celles qui consultent spontanément un gynécologue, il convient de leur garantir la possibilité d'accéder aux soins et aux dépistages. Les médecins généralistes ont leur rôle à jouer dans la pratique des gestes de dépistage des cancers féminins. Il est donc indispensable qu'ils bénéficient de formation en ce domaine. Actuellement, il est prévu, dans le cadre de la réforme des études médicales, de prolonger de six mois l'actuelle formation des généralistes en leur permettant de passer trois mois dans un service de gynécologie obstétrique. Cette nécessité de mieux former les médecins généralistes n'est en rien contradictoire avec la volonté de maintenir la gynécologie médicale.

- page 3318

Page mise à jour le