Question de M. MOULY Georges (Corrèze - RDSE) publiée le 29/04/1999

M. Georges Mouly attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur un aspect de la réglementation régissant l'exonération des charges patronales en faveur de l'aide à domicile. Celle-ci stipule en effet que l'exonération n'intervient que lorsque les agents titulaires sont engagés en contrats à durée indéterminée (CDI) et ce, afin d'éviter la précarisation du travail par la multiplication des contrats à durée déterminée (CDD), ce qui se conçoit parfaitement. Mais lorsque le titulaire est remplacé pour un certain délai, le remplaçant doit être également titulaire du CDI pour que s'applique l'exonération, ce qui, dans de nombreux cas, est particulièrement difficile à mettre en oeuvre. Cette difficulté s'accroît avec le calcul du prorata appliqué aux heures travaillées et aux heures passées en congé, entraînant de ce fait de gros problèmes de gestion. Il lui demande, en conséquence, si le décret d'application, actuellement en cours de rédaction, peut envisager, d'une part, l'application d'une mesure dérogatoire pour les CDD dans le cas uniquement des remplacements, et, d'autre part, l'exonération de toutes les heures.

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 27/01/2000

Réponse. - Le Gouvernement est attaché au développement de services d'aide à domicile qualifiés et adaptés aux besoins des personnes dépendantes. C'est la raison pour laquelle l'exonération créée en faveur des organismes d'aide à domicile par la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 n'est applicable qu'aux aides à domicile employées sous contrat à durée indéterminée. Le législateur a en effet entendu réserver son application aux salariés engagés sous contrat à durée indéterminée afin de renforcer le niveau de professionnalisation exigé pour des interventions chez des publics fragilisés. Les dispositions d'application ne pouvaient que s'inscrire dans le cadre défini par la loi. En particulier, elles ne pouvaient donc prévoir l'application de l'exonération aux personnes employées sous contrat à durée déterminée pour remplacer des salariés malades ou en congé. Dès lors, il appartient aux organismes d'aide à domicile de s'organiser de façon à ce que les personnes les plus expérimentées soient en mesure de s'occuper des publics les plus dépendants, en remplaçant celles de leurs collègues qui sont en congé. La situation des heures de congés au regard de l'exonération, quant à elle, a été précisée dès le début de l'année 1999. Une lettre ministérielle à l'agence centrale des organismes de sécurité sociale en date du 26 janvier 1999, dont copie a été adressée dès le 5 février aux fédérations d'aide à domicile, indiquait en effet en son 2) que la totalité des salaires des aides à domicile, y compris donc la rémunération des heures de congé, était exonérée à hauteur du pourcentage d'heures d'aide à domicile réalisées chez les publics dépendants. Cette disposition a été confirmée par le décret d'application de la mesure d'exonération en date du 9 juin 1999, qui a créé dans le code de la sécurité sociale un article D. 241-5-3 rédigé en ce sens

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