Question de Mme BIDARD-REYDET Danielle (Seine-Saint-Denis - CRC) publiée le 15/04/1999

Mme Danielle Bidard-Reydet attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur la situation de la compagnie aérienne multinationale Air Afrique. Cette compagnie, née en mars 1961, regroupant onze Etats africains francophones, traverse une grave crise financière, résultat d'un endettement très lourd. La gestion menée ces dernières années sur le plan financier en est la cause. Dans le cadre de la nouvelle politique de coopération engagée par notre pays avec le continent africain, le dossier Air Afrique présente une réelle opportunité pour développer le potentiel économique et social en jeu et construire un véritable partenariat mutuellement avantageux entre la compagnie Air France, actionnaire d'Air Afrique, et la compagnie Air Afrique. Ainsi, cette coopération liée à une gestion transparente pourrait s'appuyer sur les nombreux atouts d'Air Afrique : mission de service public, 4 200 emplois, compétences et savoir-faire de ces personnels, maîtrise des technologies, marché important pour plusieurs fournisseurs français, symbole de la coopération sous-régionale et de la coopération franco-africaine. Les comités d'usagers, les personnels d'Air Afrique et leurs syndicats, appuyés par leurs collègues d'Air France, sont fortement mobilisés et ont des propositions pour redynamiser cet outil économique vital pour le continent africain. Grâce à leur action, la mise en liquidation judiciaire de leur entreprise a été évitée alors que la Banque mondiale la préconisait en juin 1998. Elle lui demande la position du Gouvernement sur ce dossier et, plus généralement, les mesures offensives de coopération que la France envisage de prendre pour favoriser le redressement de la société Air Afrique et contribuer à renforcer son rôle de premier plan dans le développement du transport aérien en Afrique.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 17/06/1999

Réponse. - La France a soutenu Air Afrique depuis 1989 en lui apportant des financements importants. Entre 1989 et 1996, c'est 1,2 milliard de FF environ qui ont été ainsi mobilisés pour éviter la liquidation de la compagnie. Lors du dernier financement, en 1996, le Président de la République française avait indiqué aux chefs d'Etats africains membres d'Air Afrique les conditions qui devaient permettre un redressement durable de la compagnie. Ces conditions portaient sur : - un plan de restructuration conduisant en particulier à redéfinir le réseau et les moyens afin de réduire les coûts, - un accord renforcé avec la compagnie Air France, afin de mieux coordonner les services et obtenir des économies d'échelle, - l'appel à des capitaux nouveaux en provenance notamment de partenaires privés. Après avoir beaucoup tergiversé, la compagnie Air Afrique semble désormais acquise à ces orientations et disposée à les mettre en uvre. A ce jour, le gouvernement français n'envisage pas de nouvelles mobilisations de fonds publics au bénéfice d'Air Afrique, dont l'expérience a d'ailleurs montré qu'ils pouvaient aussi avoir pour effet de retarder certaines mesures d'ajustement nécessaires.

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