Question de M. VALLET André (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 08/04/1999

M. André Vallet attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'industrie sur la décision de la société Elf Aquitaine et de ses associés d'écarter le site de Fos - Port-Saint-Louis de la construction de la plate-forme pétrolière Girassol au profit de chantiers en Corée, à Dubaï ou en Norvège. Il lui rappelle que la société Elf Aquitaine s'était engagée à travailler à et avec le site Fos - Port-Saint-Louis, et que les espoirs suscités par l'arrivée de ce chantier sont aujourd'hui déçus. Dès lors il lui demande si les autorités nationales sont disposées à prendre leurs responsabilités, à l'heure où elles font de l'emploi leur priorité, et agissent auprès d'Elf, entreprise qui dispose de fonds publics, pour que l'intérêt national et régional prime sur un simple souci derentabilité.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 27/05/1999

Réponse. - La question posée porte sur la situation actuelle et le devenir du projet Girassol, mené par le Groupement d'intérêt économique Mar Profundo Girassol (MPG), constitué de Bouygues Offshore et d'ETPM et qui a trait à la construction d'une unité flottante de production et de stockage d'hydrocarbures. Girassol est un très grand champ pétrolier, découvert en 1996 par Elf au large de l'Angola, à 1 300 mètres de profondeur. Elf opère pour le compte d'un consortium international dont il détient 35 % des parts, aux côtés d'Esso, de BP et d'autres groupes pétroliers, vis-à-vis desquels il doit justifier le montant du budget prévisionnel, étant donné l'importance de l'investissement, son caractère aléatoire et la faiblesse des cours du pétrole. La concurrence internationale a donc été très forte au moment du lancement des trois appels d'offres et je me réjouis d'autant plus que deux d'entre eux, d'un montant global de 6 milliards, aient été emportés par des entreprises françaises : Bouygues Offshore et ETPM, dont le savoir-faire technologique obtient ainsi une reconnaissance remarquable. S'il est prévu depuis le début que la coque en acier de la barge de production sera fabriquée en Corée, son assemblage devait être opéré à Fos-sur-Mer. C'est cette décision qui est aujourd'hui remise en cause, les coûts intitialement estimés n'ayant pu être confirmés. A la demande de ses partenaires internationaux, majoritaires au sein du consortium, Elf a dû faire jouer largement la concurrence en lançant un appel d'offres au niveau mondial. Le secrétaire d'Etat regrette évidemment cette décision qui est celle d'une entreprise privée, en raison notamment des liens tissés avec la région PACA à l'occasion d'autres contrats, par exemple celui de la très grande barge de production du champ de N'Kossa au Congo. Les industriels présents dans cette région ont donc développé un savoir-faire indéniable et il est légitime qu'ils souhaitent réaliser de nouveaux contrats. Le secrétaire d'Etat ne peut remettre en cause la volonté du consortium emmené par Elf, mais où la société est minoritaire, de respecter son budget initial qui conditionne la rentabilité du projet. En revanche, le secrétaire d'Etat n'a pas manqué de faire valoir aux dirigeants d'Elf que l'offre présentée par Fos pour l'assemblage de la barge présente de nombreux avantages qui pourraient contrebalancer un léger surcoût, lequel ne sera connu précisément que lorsque l'appel d'offres en cours sera achevé. En tout état de cause, le Gouvernement ne ménagera pas ses efforts pour que les avantages de la solution française soient pris en compte équitablement.

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