Question de M. CORNU Gérard (Eure-et-Loir - RPR) publiée le 25/03/1999

M. Gérard Cornu appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur l'avenir des aides-opératoires non titulaires d'un diplôme infirmier suite à la décision du Gouvernement d'appliquer plus strictement le décret nº 93-345 du 15 mars 1993 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession d'infirmier. Cette prespective est source de vives inquiétudes pour les personnels concernés dès lors que c'est l'exercice même de leur profession qui se trouve remis en cause. Si cette décision peut s'expliquer par la volonté du Gouvernement d'optimiser la qualité des soins dans les blocs opératoires - objectif auquel chacun ne peut que se rallier -, elle doit impérativement s'accompagner d'une prise en compte des services rendus et d'une reconnaissance des compétences acquises aux côtés de professionnels de la santé qui ont su, au fil du temps, apprécier à leur juste valeur la collaboration de ces personnels. C'est pourquoi il insiste auprès de lui afin que tout soit mis en oeuvre pour qu'un maintien en poste soit envisagé à travers par exemple la création d'un certificat de capacité professionnelle, les dispositions du décret de 1993 ne s'appliquant alors qu'aux nouvelles recrues.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 14/10/1999

Réponse. - Afin que des personnes faisant état d'une expérience professionnelle réelle et ayant acquis un savoir-faire dans le domaine sanitaire ne soient pas confrontées à un risque de licenciement, il a été nécessaire de trouver une solution. Les débats, dans le cadre de l'examen du projet de loi portant création d'une couverture maladie universelle, ont permis d'exposer les raisons pour lesquelles on ne pouvait totalement souscrire à la mesure de régularisation proposée par les parlementaires. En effet, il a été notamment rappelé que les actes accomplis par ces personnels relevaient en partie de ceux qui sont réservés aux infirmiers et que ceux-ci, pour exercer en bloc opératoire, avaient suivi une année supplémentaire de formation. Afin de concilier préoccupations sociales, souci de sécurité et respect des compétences des personnels infirmiers telles que définies par le décret nº 93-345 du 15 mars 1993, un amendement du Gouvernement a été déposé en deuxième lecture à l'Assemblée nationale visant à permettre au aides opératoires non qualifiés de se présenter aux épreuves terminales du diplôme professionnel d'aide-soignant, après dispense de la totalité de la formation. Bien que ces arguments aient été bien reçus, la proposition de la ministre n'a pas trouvé un écho favorable auprès des parlementaires qui ont souhaité conserver leur projet. Aussi la loi nº 99-641 du 27 juillet 1999 portant création d'une couverture maladie universelle dispose-t-elle dans son article 38 que " par dérogation à l'article L. 474 du code de la santé publique, peuvent accomplir des actes d'assistance auprès d'un praticien au cours d'une intervention chirurgicale les personnels aides-opératoires et aides-instrumentistes exerçant cette activité professionnelle depuis une durée au moins égale à six ans avant la publication de la présente loi, et ayant satisfait, avant le 31 décembre 2002, à des épreuves de vérification des connaissances dans des conditions déterminées par décret ".

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