Question de M. de BROISSIA Louis (Côte-d'Or - RPR) publiée le 11/03/1999

M. Louis de Broissia appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la position du Dalaï Lama quant à la non-appartenance du Tibet à la Chine. Interrogé sur le fait de savoir si, contrairement à ce que le ministre des affaires étrangères avait affirmé dans sa réponse à la question écrite nº 8793 (JO du 6 août 1998), c'est-à-dire que le Dalaï Lama avait par le passé reconnu que le Tibet faisait partie de la Chine, celui-ci a opposé un démenti catégorique. En effet, dans un entretien à la revue Politique internationale (nº 82, hiver 1998-1999), le Dalaï Lama, tout en reconnaissant que cette question était purement historique et relevait des spécialistes, a déclaré : " Mais que les choses soient claires je n'ai jamais dit, personnellement, que le Tibet faisait partie de la Chine ". Nonobstant le fait que le Dalaï Lama, Prix Nobel de la Paix, ne réclame pas l'indépendance pour son pays, mais seulement une réelle autonomie, il le remercie, afin qu'il ne subsiste aucune ambiguïté dans l'appréciation française à cet égard, de bien vouloir lui donner acte de l'intangibilité de la position du chef spirituel et temporel du Tibet sur ce point précis et important.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 13/05/1999

Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu attirer l'attention du ministre sur la position du Dalaï Lama quant à la non-appartenance du Tibet à la Chine. Comme le sait l'honorable parlementaire, la réponse faite à la question écrite nº 8793 faisait référence au discours prononcé par le Dalaï Lama lors de sa visite au parlement de Strasbourg en juin 1988. Après avoir indiqué que " le Tibet pouvait devenir une entité autonome en association avec la République populaire de Chine ", le chef spirituel tibétain déclarait que " le Gouvernement de la République populaire de Chine pourrait demeurer responsable pour la politique étrangère du Tibet ". Par ailleurs, la réponse citait les propos tenus par le Dalaï Lama devant un journaliste américain et repris dans dans la revue mensuelle Tibet Press Watch datant d'août 1998. L'entretien donné postérieurement par le chef spirituel tibétain à la revue Politique internationale (nº 82, hiver 1998-1999, daté du 29 janvier 1999), cité par l'honorable parlementaire, confirme le fait que le Dalaï Lama ne remet pas en cause l'intégration de la région tibétaine dans la République populaire de Chine. Si le chef spirituel tibétain affirme n'avoir jamais déclaré que le Tibet " faisait partie de la Chine ", il réitère cependant sa volonté d'obtenir l'autonomie, et non l'indépendance. Pour sa part, le Gouvernement français continue d'en appeler au dialogue entre les autorités chinoises et le Dalaï Lama et ne manque pas de rappeler sa position aux autorités chinoises lors de chaque rencontre bilatérale.

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