Question de M. BAUDOT Jacques (Meurthe-et-Moselle - UC) publiée le 18/02/1999

M. Jacques Baudot attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les problèmes rencontrés par les rééducateurs qui exercent leurs missions auprès des élèves en difficulté scolaire dans les RASED (réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté), au sein des écoles maternelles et élémentaires. Outre leurs actions d'aide et d'accompagnement de l'élève en difficulté, ils mènent aussi des actions de prévention qui s'inscrivent dans le cadre des objectifs fixés par le ministère. Aujourd'hui, ils sont particulièrement inquiets, notamment sur la non-application du texte sur les RASED (circulaire d'avril 1990) par certains inspecteurs d'académie, l'absence de prise en compte des spécificités des personnels spécialisés, le non-renouvellement du personnel qui part à la retraite et l'insuffisance du nombre de stages pour couvrir les postes à pourvoir. Au regard des missions qu'ils exercent en faveur des enfants en difficulté scolaire, les rééducateurs de l'éducation nationale souhaiteraient que leur rôle soit reconnu au sein de l'école et qu'une politique de formation initiale soit véritablement développée à la hauteur des enjeux de l'école du XXIe siècle. C'est pourquoi il lui demande de lui préciser ses intentions en matière d'adaptation et d'intégration scolaire.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 29/04/1999

Réponse. - La circulaire du 9 avril 1990 qui définit et organise les activités des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) précise que ces activités sont étroitement articulées avec les initiatives dont les maîtres ont la responsabilité pour répondre, dans leur classe, aux difficultés de leurs élèves. Les projets d'école, la mise en place des cycles et la mise en uvre d'une pédagogie différenciée et des dispositifs de soutien et d'aide individualisée pour tous les élèves qui présentent des difficultés (circulaire du 18 novembre 1998) visent essentiellement à répondre aux besoins et attentes constatés. C'est, en effet, par une observation attentive et un soutien, une aide, dès que les premiers signes de décrochage apparaissent que l'on prévient l'évolution vers l'échec scolaire, vers la perte de confiance en soi et le rejet de l'école. Néanmoins, les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté ont une spécificité irremplaçable qui est un atout de l'organisation de l'école maternelle et de l'école primaire. La diversité et la spécialisation des compétences des personnels qui les composent permettent d'affiner la compréhension des blocages ou des problèmes par les bilans psychologiques, d'apporter des réponses particulières de nature variée : aides spécialisées à dominante pédagogique et aides spécialisées à dominante rééducative. S'il est vrai que la situation des RASED est inégale selon les départements, elle ne connaît pas globalement une évolution défavorable. Dans les dernières années, au niveau national, le nombre des personnels des RASED a augmenté (plus 298 postes). A la rentrée scolaire 1997-1998, le nombre des instituteurs et professeurs des écoles affectés, à l'issue de leur formation, sur des postes spécialisés à dominante pédagogique (option E) représente 40 % des enseignants nouvellement formés, le nombre de ceux, affectés sur des postes spécialisés à dominante rééducative (option G) représente 11 % des enseignants nouvellement formés. La quasi-totalité des enseignants option E et option G, nouvellement formés, ont été affectés dans le premier degré. On constate cependant un relatif désengagement des maîtres pour les formations spécialisées qui conduisent aux qualifications requises pour intervenir dans les RASED. En témoigne le nombre de postes non pourvus par des personnels spécialisés. C'est pour traiter cette difficulté que des adaptations des modes de formation sont maintenant mises en place dans toutes les académies ; les effets seront attentivement examinés. Le nombre de candidats, inscrits au CAPSAIS et suivant une formation en institut universitaire de formation des maîtres pour l'année 1998-1999, représente 42 % des stagiaires actuellement en formation pour l'option E et 13,5 % des stagiaires pour l'option G. Ce qui confirme la volonté des autorités départementales, de donner, en application de la politique ministérielle, priorité à la lutte contre l'échec scolaire par la prévention des difficultés d'apprentissage. Un des objectifs majeurs de l'école est bien de tout mettre en uvre pour favoriser, en même temps que l'épanouissement des talents de tous les élèves, la réussite scolaire de chacun. Les réseaux d'aides spécialisées y contribuent activement. Les inspecteurs d'académie seront incités à examiner attentivement leur situation pour que cette ressource précieuse soit préservée.

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