Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 04/02/1999

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur l'information parue à la page 12 du quotidien Le Figaro du 19 janvier 1999 sous le titre : " Infarctus : la mortalité dépend de l'information " selon laquelle " selon une enquête menée à l'hôpital de Pamiers, la mortalité hospitalière après infarctus ne diminue plus depuis 1987. Parce que trop de patients donnent l'alerte tardivement après les premiers symptômes ". Il aimerait savoir quelle est sa réaction face aux résultats de cette enquête menée sur 1 200 malades et quelles mesures vont être prises pour améliorer l'information de la population sur les symptômes de l'infarctus et ainsi permettre aux malades reconnaissant ces symptômes de prendre contact avec la filière d'urgence plus rapidement.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 08/07/1999

Réponse. - L'étude menée dans un hôpital de Pamiers (Ariège), présentée aux IXe Journées européennes de la Société française de cardiologie, a porté sur 1 200 malades arrivés en urgence à l'hôpital pour infarctus du myocarde. Elle montre notamment qu'entre 1983 et 1997 la motalité a diminué de plus de 45 %, le taux de décès après infarctus passant de 20 % en 1983 à 12 % en 1997. Ces résultats sont corroborés par la récente publication, dans le Lancet du 8 mai 1999, de l'étude internationale Monica qui met en évidence, sur les 7,2 millions de personnes suivies dont près de un million en France, une baisse annuelle de la mortalité par infarctus, en moyenne de 2,7 % chez les hommes et de 2,1 % chez les femmes. Il est souligné par les auteurs que la baisse globale de la mortalité par infarctus est davantage imputable au fait qu'il y a moins de malades, pour les deux tiers, qu'au fait que les personnes atteintes meurent moins, un tiers. Ces données soulignent l'importance de la prévention de l'infarctus du myocarde et également les progrès de la prise en charge de cette pathologie. Différentes études, dont celle de l'hôpital de Pamiers, mais aussi des enquêtes menées aux Etats-Unis, pays où cependant des chaînes de la télévision américaines multiplient les conseils médicaux utiles, montrent qu'il est nécessaire d'améliorer la connaissance des symptômes précoces de l'infarctus du myocarde. A ce titre, les efforts de la Fédération française de cardiologie, qui édite un petit document sous forme de carte de crédit et portant sur les signes annonciateurs de l'infarctus du myocarde, sont à souligner. En ce qui concerne l'action des pouvoirs publics, deux programmes régionaux de santé pour lutter contre les pathologies cardio-vasculaires sont mis en uvre en Picardie et dans le Nord - Pas-de-Calais, régions où les chiffres de mortalité et de morbidité cardiaques sont plus élevés que la moyenne nationale. Il s'agit d'une approche globale de lutte contre ces maladies, qui intègre la prévention et l'éducation sanitaires de la population. Ces programmes sont appelés à se développer dans d'autres régions en fonction des résultats de l'évaluation de deux premiers programmes.

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