Question de M. RAFFARIN Jean-Pierre (Vienne - RI) publiée le 28/01/1999

M. Jean-Pierre Raffarin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la protection de la forêt amazonienne. Face à " l'inéluctable réduction de la forêt amazonienne " qui, en vingt ans, représente une étendue égale à la superficie de la France, quelles sont les conclusions des chercheurs français qui participent au " programme pilote de protection des forêts tropicales brésiliennes " lancé par les pays du G 7 ? Quelle est la position de la France quant à " une gestion forestière durable " de la forêt amazonienne ?

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 01/04/1999

Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu appeler mon attention sur la réduction de la forêt amazonienne et sur le déroulement du " programme pilote de protection des forêts tropicales brésiliennes " lancé par les pays du G7. La déforestation de l'Amazonie est une réalité préoccupante. Vous avez, avec raison, rappelé la vitesse de ce phénomène, qui en vingt ans a représenté une surface d'une étendue comparable à celle de la France. La taille de la forêt amazonienne, son rôle particulier et irremplaçable dans l'éco-système planétaire, tout se conjugue pour faire de l'Amazonie un lieu qui ne peut laisser aucun pays indifférent. A cette inquiétude commune s'ajoute pour la France l'attention particulière que nous confère notre statut de puissance amazonienne. Nous ne saurions oublier, en effet, que c'est avec le Brésil que nous partageons notre plus longue frontière terrestre, entre Guyane et Amapa, de part et d'autre du fleuve Oyapock. Idée lancée au sommet du G7 de Houston, le " programme pilote de protection des forêts tropicales brésiliennes " répond à la double volonté de coopération avec le Brésil et de prise de conscience du rôle mondial de la forêt de ce pays. Il se propose, en participant à la conservation de la forêt amazonienne, de maintenir la biodiversité mondiale ainsi que de limiter les changements climatiques à l'échelle mondiale. Ce programme est en cours d'exécution. La France, qui participe depuis longtemps aux initiatives visant à promouvoir une gestion forestière durable de la forêt amazonienne, mène sur place, dans le cadre du PPG7, grâce à la participation du CIRAD, des projets de terrain. Qu'ils visent la réhabilitation de la station de Manaus (permettant de lancer des recherches sur la biodiversité génétique et de tenter une acclimatation du palmier à huile), le développement des projets d'élevage intégré dans la région de Belém ou des coopérations scientifiques avec l'université du Sud pour l'Amazonie, tous ces projets associent étroitement des institutions brésiliennes. Un chercheur du CIRAD est par ailleurs en appui au secrétariat exécutif du PPG7, au sein du ministère brésilien de l'environnement. Après des retards initiaux dus notamment à la compatibilité des modalités de participation financière au PPG7 avec les règles administratives françaises, le programme devrait, en ce qui nous concerne, atteindre prochainement sa vitesse de croisière. De nouvelles échéances seront d'ailleurs fixées à Paris en avril prochain. S'il est donc encore trop tôt pour dresser un bilan de ces programmes, l'honorable parlementaire peut être assuré qu'il sera tenu informé de leurs avancées et des premières conclusions des chercheurs français.

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