Question de M. LE GRAND Jean-François (Manche - RPR) publiée le 28/01/1999

M. Jean-François Le Grand attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'industrie sur la situation catastrophique des négociants en cuirs et peaux. En effet, en raison de l'arrêt total des achats des cuirs et peaux par la Russie, la Turquie, qui fabrique pour ce pays et qui consomme environ 80 % de la production française, a annulé ses contrats et bloqué ses règlements de marchandises déjà livrées. 90 % de la filière ovine passant par l'intermédiaire des négociants, ce sont eux qui à ce jour subissent de plein fouet ce blocage et l'ensembe de leurs pertes peut être évalué à environ 60 millions de francs car les transactions commerciales sont quasiment arrêtées dans le monde entier. Les négociants en peaux brutes risquent très rapidement de ne plus être en mesure d'assurer la collecte dans les abattoirs par manque de débouchés et par manque de trésorerie, avec les conséquences que l'on peut imaginer au niveau des abattoirs et les pertes induites pour la production ovine et bovine, entraînant nécessairement une baisse des cours. En conséquence, il lui demande les mesures que le Gouvernement entend prendre pour affronter cette crise et en particulier les mesures financières d'aide aux négociants afin qu'ils puissent continuer à assurer la collecte des peaux brutes.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 22/04/1999

Réponse. - Les services du secrétaire d'Etat à l'industrie ont été saisis du problème des négociants français qui vendaient des peaux d'ovins à la Turquie, où elles alimentaient l'industrie locale des produits en cuir, qui étaient exportés ensuite vers la Russie. Or, l'arrêt de ses importations par la Russie, à la suite des difficultés économiques et financières de ce pays, a perturbé gravement ces courants d'échanges bien établis. La Turquie a cessé brutalement ses achats de peaux d'ovins en France. En conséquence, les négociants français ont vu s'accroître fortement leurs stocks, avec les difficultés financières qui en résultent pour eux. Ils ont également cessé de s'approvisionner auprès des abattoirs, qui se sont également trouvés en difficulté, et en fin de compte, ce sont les producteurs d'ovins eux-mêmes qui sont touchés. Il s'agit donc d'un problème complexe touchant l'ensemble de la filière ovine et qui concerne tout particulièrement le ministère de l'agriculture et de la pêche. C'est pourquoi les services de deux départements s'efforcent conjointement de mettre au point des mesures visant, au-delà du seul problème des négociants, à rétablir l'équilibre d'ensemble du marché des ovins.

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