Question de Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole (Paris - CRC) publiée le 21/01/1999
Mme Nicole Borvo attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le fait que deux géants de la pharmacie, Rhône-Poulenc et Hoëchst, ont décidé de fusionner et de créer la société Aventis. Le siège social de la filiale pharmaceutique de Hoëchst, HMR, situé sur la commune de Romainville, se trouve gravement menacé de fermeture. Ce ne sont pas seulement des emplois qui sont en danger, mais également le site et donc la recherche et le développement. Romainville a connu, en 1997, cette situation lors de la fusion-absorption de Roussel-Uclaf avec Hoëchst, se soldant par des suppressions de postes et l'arrêt de pans entiers d'activités, pourtant de santé publique. Pour toutes ces raisons, elle lui demande d'agir en faveur de la transparence sur cette opération et de garanties pour le maintien des emplois, des sites et le développement de la recherche, dans l'intérêt de la santé des citoyens.
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Réponse du ministère : Économie publiée le 18/03/1999
Réponse. - Rhône-Poulenc et Hoechst sont deux grands groupes européens, dont l'activité d'origine est l'industrie chimique, et qui ont développé depuis quelques années des stratégies similaires de centrage sur des activités industrielles liées aux sciences de la vie. Ces deux groupes privés ont annoncé récemment envisager une fusion complète à terme et vouloir, dès à présent, allier leurs forces dédiées aux sciences de la vie - pharmacie, traitement des cultures, santé et nutrition animales - dans une société commune sur une base paritaire. Cette société commune sera de droit français et aura son siège à Strasbourg. L'ensemble regroupera 95 000 salariés dans le monde entier (25 000 en France dont 20 000 en pharmacie), 93 usines et 7 centres de recherche et développement. Il réalisera un chiffre d'affaires de l'ordre de 17 milliards d'euros. Comme l'auteur de la question, le Gouvernement souhaite que ce rapprochement soit offensif et obéisse à une logique industrielle basée sur le développement de l'activité industrielle et de la recherche, c'est-à-dire en particulière des emplois. Ainsi l'élément le plus porteur pour l'avenir est que le nouvel ensemble entend disposer, ainsi qu'il l'a souligné, d'une masse critique en recherche et développement et d'une large gamme de technologies nouvelles (génomique fonctionnelle, chimie combinatoire, thérapie génique) qui doivent être la base d'une nouvelle croissance. L'innovation est effectivement un facteur de développement des activités et des emplois dans ce secteur industriel. L'évolution (et les spécialisations choisies) des sommes consacrées par le nouveau groupe à la recherche et développement sera un bon indicateur de la volonté du groupe. Compte tenu de la qualité reconnue de l'outil industriel français du futur ensemble, il ne serait pas admissible que celui-ci soit remis en cause au profit d'implantations étrangères. Quant aux éventuelles réorganisations internes consécutives au rapprochement entre Rhône-Poulenc et Hoechst, en particulier si elles sont susceptibles d'avoir des conséquences sur l'emploi, elles devront être élaborées dans la concertation et la transparence. Le Gouvernement sera particulièrement vigilant à cet égard.
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