Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 14/01/1999

M. Marcel Vidal appelle l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur le caractère élitiste de l'enseignement du design en France. D'une part, les écoles publiques étant trop peu nombreuses, elles sont submergées de candidatures sans espoir d'être retenues. Ainsi à Reims, en 1998, 350 dossiers furent présentés pour seulement 80 places. D'autre part, les formations privées dont le coût d'une année d'études peut atteindre 40 000 francs font souvent la différence dans la préparation des étudiants au concours de l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs. Au niveau européen, l'ouverture à des élèves appartenant à tous les milieux sociaux fait l'originalité du Central Saint-Martin College of art and design à Londres, elle explique aussi la tradition d'innovation et le succès rencontré par les designers de Milan ou encore de Mannheim. Aussi lui demande-t-il de prendre les mesures qui s'imposent face à la quasi-absence de prépas publiques, et d'envisager la création d'une école de design dans le sud de la France, qui serait la bienvenue entre Milan et Barcelone.

- page 87


Réponse du ministère : Culture publiée le 04/03/1999

Réponse. - Vingt-huit écoles en région (Amiens, Angers, Annecy, Bordeaux, Brest, Caen, Cambrai, Dijon, Fort-de-France, Le Havre, Le Mans, Limoges-Aubusson, Lyon, Marseille, Mulhouse, Nancy, Nantes, Orléans, Pau, Perpignan, Reims, Rennes, Saint-Etienne, Strasbourg, Toulon, Toulouse, Valence, Valenciennes) dispensent des enseignements en design suivis par un peu plus d'un millier d'étudiants. Tous les champs de cette discipline sont abordés, qu'il s'agisse de design de produit, de design graphique ou de design d'espace. Sans oublier, bien sûr, l'Ecole nationale supérieure de création industrielle (ENSCI) de Paris, créée par décret du 26 octobre 1984, entièrement à l'enseignement du design et placée sous la double tuelle des ministères de la culture et de l'industrie ni l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD) qui propose, au sein d'un cursus plus diversifié, un enseignement en design reconnu. L'afflux des candidatures dans ces écoles prouve, s'il en était besoin, la validité des enseignements qui y sont dispensés. Les écoles privées qui préparent aux divers concours d'entrée dans les écoles parisiennes, nationales ou en région sont d'inégale qualité. Elles privilégient souvent l'acquisition de techniques repérées sans pour autant développer et mettre en avant les qualités créatives des postulants. Il est toutefois pertinent de souligner le manque d'écoles publiques préparatoires. Les cours post et péri-scolaires mis en place dans la majorité des écoles sous tutelles du ministère de la culture ne suffisent pas toujours à la préparaton des concours (ce n'est d'ailleurs pas leur vocation première). Quant à la situation dans le reste de l'Europe et particulièrement en Grande-Bretagne, il n'est pas inutile de rappeler que la plupart des écoles supérieures de design y sont payantes même si les étudiants disposent de bourses leur permettant de poursuivre leurs études dans des conditions acceptables. La création d'une école de design dans le sud de la France qui équilibrerait les pôles dynamiques que constituent Milan et Barcelone est à prendre en compte. Mais le sud de la France n'est pas ignoré sur la carte des enseignements du design : Marseille, Valence, Toulon, Toulouse, Bordeaux et Perpignan disposent d'options design. Ces écoles conduisent à l'obtention d'un DNAT (diplôme national d'arts et techniques) ou d'un DNEPS (diplôme national supérieur d'expression plastique). Enfin, et pour redire la pertinence des formations proposées par les écoles françaises, l'exposition " Design 10 ans ", bilan de dix années d'enseignement du design dans les écoles d'art en région, qui s'est tenue à Marseille du 12 octobre au 13 novembre 1998 a été, à cet égard, riche de sens et très encourageante pour l'avenir de ces formations. A la suite de cette opération conduite par la délégation aux arts plastiques et l'insepection générale de l'enseignement artistique, la biennale de design de Saint-Etienne (7-15 novembre 1998) a été organisée par l'école des beaux-arts de la ville et plus particulièrement par son département design avec le succès que l'on sait.

- page 679

Page mise à jour le