Question de Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole (Paris - CRC) publiée le 07/01/1999

Mme Nicole Borvo attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la situation du lycée Mallarmé à Paris. Depuis quarante ans, le lycée Mallarmé a prouvé son utilité et son efficacité comme lycée de proximité par la qualité de l'enseignement qui y est dispensé et les bons résultats aux examens nationaux. Aujourd'hui, la première revendication des lycéens, formulée avec force lors des manifestations d'octobre 1998, est la nécessité de petites structures aux effectifs raisonnables, seules capables de relever le défi de l'égalité des chances scolaires. Pour toutes ces raisons, elle lui demande quels moyens le rectorat de Paris compte mettre en oeuvre afin de garantir la continuité des options enseignées, les actions pédagogiques et les projets pluriannuels proposés par la communauté éducative ?

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 18/03/1999

Réponse. - Le lycée Stéphane-Mallarmé est une petite structure dont les effectifs sont passés en cinq ans, de 1993 à 1998, de 378 à 243 élèves, soit une diminution de près de 36 %, alors que, dans le même temps, la population des lycées généraux et technologiques publics parisiens restait quasiment stable. Ce déclin s'est particulièrement accéléré au cours des trois dernières années : l'établissement a perdu 11 % environ de ses élèves entre 1995 et 1996, comme entre 1996 et 1997, mais 24 % entre 1997 et 1998. Selon les projections effectuées par les services statistiques du rectorat de Paris, cette dynamique ne devrait pas s'inverser. Le problème du lycée Mallarmé est caractéristique d'une situation parisienne où le maillage très dense d'établissements, d'une part, la baisse démographique et la régulation plus stricte de la scolarisation d'élèves issus des académies voisines, d'autre part, font apparaître des surcapacités d'accueil. Le vivier trop restreint des recrutements, les familles ayant la possibilité de faire d'autres choix, empêche dès lors l'établissement de se développer normalement avec toutes les filières et options que peut offrir un lycée plus important, sauf à maintenir des structures à très petits effectifs où l'organisation d'enseignements optionnels ne peut viser qu'un nombre excessivement restreint d'élèves. Les effectifs constatés et prévus par classe sont, en effet, les suivants :( NOTA Voir tableau page 873 ). Il apparaît donc que cet établissement ne parviendra jamais à la taille critique lui permettant un développement harmonieux qui le rendra attractif. En revanche, le lycée Honoré-de-Balzac, à proximité du lycée Mallarmé, dans le même arrondissement, qui souffre, lui aussi du choix des familles qui préfèrent les établissements centraux, a vocation à devenir, de par son offre de formation, ses très grandes capacités d'accueil sur un site privilégié en équipements sportifs, les aménagements rénovés de ses locaux, le grand lycée de l'arrondissement susceptible de renverser la tendance en sa faveur. C'est pourquoi l'ouverture d'une division de seconde dans cet établissement accompagnant la fermeture des divisions du lycée Mallarmé constitue bien, dans une période de baisse démographique où les efforts doivent se concentrer sur le développement de structures viables, une rationalisation de l'offre de formation dans la perspective, par ailleurs, de la réalisation d'une vraie mixité sociale d'autant que la population scolaire du lycée Mallarmé, sans être des plus favorisées, ne compte pas, non plus, parmi les défavorisées de l'académie. En tout état de cause, le devenir du lycée Mallarmé relève de la compétence du recteur de l'académie de Paris.

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