Question de M. DARNICHE Philippe (Vendée - NI) publiée le 18/12/1997

M. Philippe Darniche appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur les propos qu'il a récemment tenus en se déclarant, à titre personnel, partisan sous certaines conditions de distribuer, sous contrôle, de l'héroïne à des toxicomanes et d'expérimenter l'usage thérapeutique du cannabis. selon lui, la diffusion directe de l'héroïne dans le cas les plus extrêmes de personnes gravement déstabilisées permettrait un suivi médical tandis que le recours au cannabis pourrait être un " vrai secours ". Il tient à lui rappeler que le soutien à apporter aux toxicomanes et la lutte pour la réduction des risques sanitaires passent, prioritairement, par la réduction du trafic de stupéfiants et une prévention renforcée auprès des jeunes et non en favorisant durablement les méthodes de traitement de substitution (méthadone ou Subutex), qui maintiennent la dépendance chez le toxicomane. Il est indispensable pour les pouvoirs publics de ne pas franchir la frontière où le médecin deviendrait le prescripteur de drogues pour ses patients. Il lui demande par conséquent de bien vouloir : 1o le rassurer, à l'issue des " rencontres nationales sur l'abus de drogue et la toxicomanie ", sur le nécessaire maintien du volet " prévention des risques " dans l'actuelle politique de lutte contre la toxicomanie ; 2o lui indiquer le montant des crédits ouverts pour 1998 pour une meilleure sensibilisation et une information de qualité sur les ravages de ce fléau chez nos jeunes.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 22/10/1998

Réponse. - Monsieur Philippe Darniche attire l'attention de monsieur le secrétaire d'Etat à la santé sur les orientations de la politique de lutte contre la toxicomanie, en particulier sur l'importance de la prévention. Prenant en compte les préoccupations de nombreux parlementaires, le secrétaire d'Etat à la santé rappelle qu'en matière de lutte contre la toxicomanie, une politique forte de santé publique est conduite pour prévenir, améliorer et diversifier la prise en charge des personnes dépendantes. Son intérêt réside dans la mise en place d'une vaste politique de prévention qui contribue à éviter les comportements toxicomaniaques couplée à la mise en uvre d'une stratégie large de réduction des risques sanitaires et sociaux. Une réflexion sur la prescription médicalisée d'héroïne et l'usage thérapeutique du cannabis ne pourra se réaliser que dans le cadre de cette politique globale. La sensibilisation et l'information sur la toxicomanie relève de crédits interministériels gérés par plusieurs ministères. Les crédits prévention du ministère de l'emploi et de la solidarité s'élèvent, en 1998, à 30 millions et financent des points-écoute répartis sur l'ensemble du territoire national.

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