Question de M. MINETTI Louis (Bouches-du-Rhône - CRC) publiée le 06/11/1997

M. Louis Minetti attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur l'inquiétude de nombreux scientifiques qu'il a recontrés, suite à des déclarations publiques préoccupantes parce qu'ambiguës de Monsieur le ministre, concernant la recherche scientifique. Il souhaite qu'à des interrogations précises du milieu scientifique soient apportées des réponses claires. Il semblerait en effet, qu'il existe, y compris dans l'octroi de crédits de fonctionnement, une disparité de traitement entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée, même si on dit la destiner aux PME-PMI. Le grand patronat participe, par des contrats, au financement de la recherche appliquée pour ses besoins en omettant d'indiquer qu'il puise dans le vivier constitué par la recherche fondamentale financée par la nation, développé au sein des institutions publiques. Il ne vient à l'idée de personne de laisser la recherche fondamentale dans une " tour d'ivoire " ; d'évidence elle doit servir au progrès technologique, donc humain ; encore faut-il qu'elle existe, qu'elle soit encouragée, financée sans être en aucune manière, ni de près, ni de loin pilotée par l'aval industriel, commercial, financier. Il lui demande donc de clarifier la situation actuelle. Y a-t-il ou non volonté de disparité au profit de l'aval ? La bonne mesure à son avis pour apprécier, c'est précisément le volume et l'orientation des crédits accordés à la recherche fondamentale ainsi que sa progression dans le futur. D'autre part, il est informé par ces mêmes scientifiques, que la commission européenne annule ses engagements d'il y a une vingtaine d'années au profit quasi exclusif d'un transfert de recherche vers l'application industrielle. Peut-il avoir des clarifications sur cette attitude ? Parmi les recherches de base et les applications, une menace pèse en France, sur les programmes relatifs à la microgravité. Cet environnement non perturbé par les forces de sustentation a montré, par exemple, le comportement intrinsèque des surfaces fluides, grâce aux expériences effectuées dans l'espace. Peut-il avoir des précisions concernant le volume des crédits de ces recherches comparé à l'année précédente, notamment en ce qui concerne le centre spatial de Toulouse (CNES), l'ESA (European Space Agency) à Paris. La recherche fondamentale française, depuis très longtemps, a montré sa fécondité. Le récent prix Nobel de physique à un chercheur français sur les travaux fondamentaux relatifs à la théorie de refroidissement des atomes s'inscrit dans cette trajectoire. En dehors de ses retombées capitales sur les applications, le développement scientifique recèle également en soi une valeur culturelle de créativité, tout comme les arts et la littérature. La culture est bien un moyen d'appréhender le monde reconnue. Quelles mesures concrètes compte-t-il prendre pour clarifier cette situation et dissiper les doutes ?

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La question a été retirée pour cause de fin de mandat.

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