Question de M. HUSSON Roger (Moselle - RPR) publiée le 16/10/1997

M. Roger Husson appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation dramatique que connaît actuellement l'Algérie. En effet, ce pays traverse, depuis plus de cinq ans, une période particulièrement trouble. Si la guerre civile trouve son origine dans les affrontements entre les groupes islamiques armés et le gouvernement militaire qui a partie liée avec le FLN, le conflit a, aujourd'hui, pris une autre tournure. A ce degré, nous pouvons dire que nous assistons à un véritable génocide et l'acharnement mis par les islamistes à commettre des attentats sanglants, à égorger femmes et enfants montre bien leur détermination à pratiquer l'extermination. Or face à ces effroyables exactions, la communauté internationale reste silencieuse se rendant coupable de non assistance à population en danger. C'est pourquoi, compte tenu de ces différents éléments, il lui demande quelle politique il compte adopter afin qu'une solution puisse être trouvée en Algérie que des liens historiques et affectifs unissent toujours à la France.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 04/12/1997

Réponse. - La tragédie qui endeuille l'Algérie depuis plusieurs années bouleverse profondément la France. La société française, horrifiée par tant d'atrocités et de crimes odieux, exprime son soutien et sa solidarité au peuple algérien. Face à ce drame, le gouvernement français dénonce, sans répit, le terrorisme et la violence aveugle qui frappent l'Algérie. La population algérienne, meurtrie et déchirée, aspire aujourd'hui, plus que jamais, à vivre en paix. Sans s'ingérer dans les affaires intérieures algériennes, le gouvernement français souligne l'importance d'une solution politique et démocratique authentique, élaborée par les Algériens eux-mêmes. Il revient, en effet, au peuple algérien de déterminer librement son avenir et de trouver, par lui-même, une issue à la crise que traverse l'Algérie. L'Algérie vient d'achever le processus électoral et institutionnel engagé en 1995 par le Président Liamine Zeroual. Le gouvernement français forme le voeu que les nouvelles institutions favorisent la réconciliation nationale et contribuent au débat démocratique en Algérie. Il suit avec attention la mise en oeuvre du programme de réforme politique, économique et sociale annoncé par les autorités algériennes. Le gouvernement français s'attache, par ailleurs, à poursuivre, de manière très concrète, ses actions de coopération avec l'Algérie, en particulier dans les domaines qui touchent directement la population (santé, enseignement, éducation, etc.). Il accueille, à cet égard, avec faveur les manifestations de solidarité qui émanent de la société civile afin de soutenir la population algérienne et d'alléger ses souffrances. Les autorités françaises entretiennent enfin une concertation régulière avec leurs principaux partenaires, notamment avec les Etats membres de l'Union européenne. Les Quinze entendent, dans ce cadre, favoriser l'ouverture en Algérie vers toutes les parties qui refusent la violence.

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