Question de M. TARDY Fernand (Alpes de Haute-Provence - SOC) publiée le 31/10/1997

M. Fernand Tardy rappelle à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement que lors du changement de Gouvernement, certains grands travaux ont été abandonnés ou gelés. C'est le cas de l'autoroute A 51 qui doit relier Marseille à Grenoble. Les travaux de cette autoroute sont programmés jusqu'à la Saulce (Hautes-Alpes) et commencés sur une portion à partir de Grenoble. Le gel des travaux, initialement prévus sur la partie médiane, inquiète les élus des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes. En effet, on ne saurait concevoir un axe routier important s'arrêtant à la Saulce et, de ce fait, ne remplissant pas les services attendus : doublement de l'axe rhodanien et débouché rapide et direct sur Nice sur le barreau Peyruis-Digne et la Glat N 85-D 202. Il lui demande quelles sont les intentions du Gouvernement en ce qui concerne la reprise et la finition de l'autoroute A 51 et subsidiairement quelles sont les intentions du Gouvernement en ce qui concerne la réalisation du barreau autoroutier Peyruis-Digne.

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Réponse du ministère : Équipement publiée le 19/11/1997

Réponse apportée en séance publique le 18/11/1997

M. Fernand Tardy. Monsieur le ministre, ma question est très proche de celle de notre collègue Jean Boyer, mais elle
est différente.
M. Jean Boyer s'est en effet interrogé sur le tracé : faut-il passer par Lus-la-Croix-Haute ou par le col du Fau ? Existe-t-il
d'autres solutions ? M. le ministre nous a précisé qu'une étude globale allait être engagée sur ce sujet.
Lors du changement de gouvernement, certains grands travaux ont été abandonnés ou gelés. Tel est le cas de l'autoroute
A 51, qui doit relier Marseille à Grenoble : les travaux de cette autoroute sont programmés jusqu'à La Saulce et
commencés, comme vous l'avez précisé, monsieur le ministre, sur une portion allant de Grenoble au col du Fau.
Le gel des travaux, initialement prévus sur la partie médiane, inquiète les élus des Alpes-de-Haute-Provence et des
Hautes-Alpes. En effet, il n'est pas possible de concevoir un axe routier s'arrêtant à La Saulce et, de ce fait, ne
remplissant pas les services attendus, tels que le doublement de l'axe rhodanien et un débouché rapide et direct par le
barreau Peyruis-Digne et la Glat N 85-D 202.
Je vous demande donc, monsieur le ministre, quelles sont les intentions du Gouvernement en ce qui concerne la reprise et
l'achèvement de l'autoroute A 51 et, subsidiairement, en ce qui concerne la réalisation du barreau autoroutier A 585
Peyruis-Digne qui permettra un accès direct par la vallée du Var à Nice sans être obligés d'emprunter la route du littoral,
qui est actuellement très encombrée.
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement. Monsieur le sénateur, votre
question va me donner l'occasion de préciser les éléments de réponse que j'ai donnés à votre collègue M. Jean Boyer.
A la suite de la décision que j'ai prise au mois de juin dernier et tendant à surseoir à l'ouverture de l'enquête publique,
vous me demandez de vous indiquer la position du Gouvernement sur ce projet, ainsi que sur celui du barreau autoroutier
Peyruis-Digne.
S'agissant du tronçon central de l'autoroute A 51, je tiens d'abord à rappeler que nous n'en sommes qu'au stade des
procédures. Par conséquent, aucun chantier n'a été gelé ou arrêté.
Par ailleurs, comme vous le savez, les travaux sont en cours sur les deux sections situées aux extrémités de la liaison
Grenoble-Sisteron, à savoir entre Grenoble et le col du Fau, d'une part, et entre Sisteron et La Saulce, d'autre part.
La mise en service de la section Sisteron-La Saulce, d'une longueur de trente kilomètres, devrait intervenir au printemps
de l'année 1999. La réalisation de cette section améliorera les conditions de circulation dans toute la zone concernée en
captant plus de la moitié du trafic actuel de la nationale 85. Elle assurera une bonne desserte routière de la ville de Gap en
direction de Marseille et permettra un meilleur accès aux stations de sports d'hiver et d'été de la vallée de l'Ubaye et de la
haute vallée de la Durance.
La section Grenoble-col du Fau sera mise en service par phases successives à partir de la fin de 1999. Comme je l'ai
notifié à votre collègue, je suis très conscient de l'importance que revêt l'aménagement de l'itinéraire Grenoble-Sisteron. Il
favorisera l'amélioration des liaisons entre le nord et le sud de notre pays tout en contribuant au développement
économique et touristique du massif alpin.
Cependant, entre le col du Fau et La Saulce, le projet autoroutier par l'est de Gap présente des difficultés, tant au plan
technique qu'au plan environnemental. Par ailleurs, son coût est particulièrement élevé, ce qui explique la décision que
nous avons prise en juin.
J'ai décidé de relancer une étude sur des solutions alternatives en ayant une approche plus globale du problème, et j'ai
confié à M. Brossier, ingénieur général des Ponts et chaussées, une mission d'analyse des problématiques de déplacement
dans les Alpes permettant de mieux éclairer le Gouvernement.
Je lui ai demandé d'examiner les conséquences de ces déplacements sur la liaison Grenoble-Sisteron et de formuler des
propositions sur les différentes solutions d'aménagement envisageables, tels que l'aménagement sur place des routes
nationales existantes, les RN 75 et 85, ou la réalisation d'une autoroute. Ce rapport doit m'être remis au début de l'année
1998 et fera alors l'objet de discussions et de concertations afin que soient prises les meilleures décisions.
En ce qui concerne le projet de l'A 585, antenne du val de Bléone et déviation de Digne-les-Bains, il me paraît nécessaire
de souligner qu'il a un coût élevé et qu'il traverse un site sensible le long de la Bléone.
Il convient de prendre en compte ces éléments et de réfléchir dès à présent sur la nature des aménagements à effectuer,
notamment sur la RN 85, afin d'assurer la desserte de Digne-les-Bains et d'améliorer les liaisons entre le val de Durance
et Nice.
Les scénarios les plus appropriés d'aménagement de la RN 202 sont à l'étude, sachant que le débouché sur Nice par la
vallée du Var est inscrit au contrat de plan Etat-région.
Enfin, je vous confirme, monsieur le sénateur, notre volonté d'assurer la continuité de la liaison Grenoble-Sisteron et la
nécessité de trouver une solution satisfaisante pour la desserte de Gap.
M. Fernand Tardy. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Tardy.
M. Fernand Tardy. Vous m'avez en partie rassuré, monsieur le ministre.
Pour ma part, je ne parle pas du tracé, car la ville de Sisteron est déjà desservie. Ce que nous voulons, c'est une liaison
rapide avec Grenoble. C'est clair ! Que le trajet passe à l'est de Gap ou à La Saulce, ce problème concerne les
Hauts-Alpins. Les habitants des Alpes-de-Haute-Provence, quant à eux, attendent avec beaucoup d'impatience la liaison
Grenoble-Marseille.
Je voudrais quand même attirer votre attention, monsieur le ministre, sur l'importance de l'autoroute A 585. En effet, il
suffit de regarder une carte pour constater que le trajet le plus direct, lorsqu'on vient du nord, est indiscutablement celui de
la Glat N 85-D 202. Vous menez actuellement des études sur cette question mais il faut agir aussi rapidement que
possible.
La liaison Grenoble-Marseille est très importante car elle faciliterait l'écoulement du trafic. Si cette voie n'était pas ouverte,
les usagers qui emprunteraient l'autoroute A 51 pour se rendre sur la côte devraient utiliser les routes du littoral, qui sont
déjà surchargées. L'autoroute A 585 leur permettrait d'arriver directement à Nice par la vallée du Var.
Le barreau autoroutier, dites-vous, coûte cher. C'est vrai si l'on considère qu'il s'agit simplement de desservir
Digne-les-Bains. Mais il ne s'agit pas que de cela. Le petit barreau autoroutier de trente kilomètres qui relierait Peyruis à
Digne permettrait d'accéder facilement et directement à Nice. J'ajoute - et j'en aurai terminé - que le tunnel du
Mercantour, s'il était réalisé, déboucherait sur la D 202. Cette question est donc très importante et va bien au-delà de la
desserte de Digne-les-Bains.

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