Question de M. FOY Alfred (Nord - NI) publiée le 11/09/1997

M. Alfred Foy attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur le projet de création d'un Centre national d'élevage de primates, pour la recherche, à Holtzeim (Bas-Rhin) ou les exemples récents de singes atteints de fièvre hémorragique de Marburg (EBOLA), en Asie comme aux Etats-Unis, sont alarmants. C'est ainsi qu'en janvier 1996, six cents de ces animaux ont été abattus à la ferme d'élevage de Calamba (Philippines) parce qu'ils étaient infestés d'une souche particulière d'EBOLA, capable de muter en souche mortelle pour l'homme selon certains scientifiques. Un article du Los Angeles Times du 23 avril 1996 révèle également deux cas mortels attribués au virus EBOLA, parmi un lot de cent primates importés du Texas, ce qui a amené les autorités responsables à euthanasier quarante-huit autres sujets et à placer les personnels ayant été à leur contact sous haute surveillance. En conséquence, il lui demande s'il ne pourrait envisager de renoncer à ce projet de centre afin de protéger la santé publique et, dans le cas contraire, comment il compte éviter tout risque de contamination à l'être humain.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 20/11/1997

Réponse. - L'intérêt exceptionnel des primates non humains pour la recherche biomédicale résulte de leur relation phylogénétique avec l'homme, relation qui se traduit par de nombreuses similitudes anatomiques, physiologiques, pathologiques et même comportementales avec ce dernier. Ces caractéristiques intrinsèques, uniques dans le monde animal, font que les primates sont encore irremplaçables pour résoudre certains problèmes cruciaux en pathologie humaine. Naturellement, des expériences sur des primates ne sont conduites que dans les cas où il n'existe aucune méthode alternative. Pendant de nombreuses années, la majorité de ces primates étaient des animaux capturés dans leur biotope naturel et exportés dans les pays utilisateurs. Outre leur qualité sanitaire médiocre, leur sensibilité voisine aux mêmes agents pathogènes faisait que ces animaux pouvaient être porteurs de bactéries, de parasites, mais surtout de virus très dangereux pour l'homme. Le projet de création d'un Centre national d'élevage de primates à Holtzheim (Bas-Rhin) a pour l'objectif majeur de procurer à la recherche publique des animaux sains, au statut sanitaire parfaitement contrôlé. Pour réaliser les contrôles microbiologiques et sérologiques indispensables, aussi bien sur les géniteurs importés de pays tiers que sur les animaux de la colonie d'élevage, un laboratoire d'analyses biologiques spécialisé dans la pathologie des primates sera également installé. Ces mesures permettront d'éviter tout risque de contamination à l'être humain.

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