Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 24/07/1997

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur l'information parue dans Le Monde du 26 avril dernier selon laquelle le haut comité de santé publique (HCSP) a indiqué le 22 avril dernier que l'incidence de l'insuffisance rénale chronique terminale augmente régulièrement en France. L'accroissement de la fréquence de cette pathologie est notamment attribué à des médicaments présentant un risque toxique pour la fonction rénale. Il lui demande : 1o Quelles mesures il envisage de prendre pour que diminue le nombre de morts par insuffisance rénale ; 2o S'il envisage comme le préconise le HCSP de renforcer le dépistage de l'insuffisance rénale dans les populations comportant des risques ; de mener systématiquement dans tout traitement potentiellement toxique pour les reins une surveillance périodique de la fonction rénale et de faire figurer explicitement la mention du " risque néphrotoxique " d'un médicament sur son emballage de manière à ce que le patient soit directement informé et alerté.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 19/02/1998

Réponse. - Le sécrétaire d'Etat à la santé informe l'honorable parlementaire que ses services ont étudié avec la plus grande attention le rapport du haut comité de la santé publique et l'avis sur la prévention de l'insuffisance rénale chronique et son diagnostic précoce diffusé en avril 1997. Cet avis constate en effet " un accroissement annuel de l'incidence (nouveaux cas) en France de 5 % par an, et de 8 % de la prévalence (total des cas) compte tenu de l'augmentation parallèle de la survie des dialysés ou greffés. L'augmentation de l'incidence résulte, pour une part du vieillissement de la population... mais aussi d'une meilleure prise en charge thérapeutique des pathologies inductrices que sont le diabète et les maladies cardiovasculaires ". La part du rôle des toxiques et des médicaments est difficile à quantifier avec précision. C'est pourquoi le secrétariat d'Etat à la santé a fait porter ses priorités sur une amélioration de l'organisation de la prise en charge des malades insuffisants rénaux. Des expérimentations vont être mises en place (dans quelques régions) de réseaux spécialisés offrant toute la palette des suppléances (hémodialyse en centre mais aussi autodialyse, dialyse à domicile ou dialyse péritonéale, greffes...) pour une meilleure adéquation des soins par rapport aux besoins - tant médicaux que sociaux/médicaux - des patients. La généralisation de ces formules se fera par une montée en charge progressive tenant compte des leçons données par les résultats des zones pilotes. Des actions seront conduites visant à améliorer le dépistage des sujets à risque (diabétique et hypertendus) par les médecins traitants (la prochaine conférence nationale de santé va se pencher sur le thème du diabète et ses conséquences), et par une mission de formation et d'information pour un dépistage précoce confiée aux réseaux spécialisés. Enfin, l'Agence du médicament intensifie ses efforts pour que toute l'information sur la néphrotoxicité d'un médicament soit fournie aux prescripteurs et aux malades.

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