Question de M. VASSELLE Alain (Oise - RPR) publiée le 17/07/1997

M. Alain Vasselle attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce et à l'artisanat sur les difficultés que rencontrent encore aujourd'hui de nombreuses entreprises artisanales dans leur activité quotidienne. En effet, elles souhaiteraient recruter des jeunes afin de renouveler leur effectif ou augmenter leur personnel mais se heurtent à des difficultés relevant plus de la valorisation des métiers de l'artisanat que des problèmes purement financiers. La conférence nationale pour l'emploi des jeunes du 10 février 1997 a mis en lumière la nécessité de mettre en avant le secteur artisanal auprès des jeunes afin de les sensibiliser à ce secteur économique porteur d'emplois. Plusieurs responsables syndicaux de l'artisanat ont mis en lumière qu'aujourd'hui en France subsiste un certain mépris des cols bleus par les cols blancs, ce qui constitue une véritable ségrégation professionnelle. Des propositions sont régulièrement formulées par ces responsables, telles que la diffusion dans tous les collèges et lycées de France d'une information réelle et concrète sur les métiers de l'artisanat ou la possibilité d'accueillir des professionnels dans les établissements scolaires afin que ceux-ci puissent présenter eux-mêmes leur métier. De même, certains responsables de l'artisanat mettent en avant la nécessité de procéder à la publication de statistiques sur la formation professionnelle des jeunes identifiant la part de l'artisanat et précisant la part des entreprises suivant leur taille. Enfin, la création d'un cursus universitaire dans toutes les universités françaises pour former les jeunes étudiants à l'économie de l'artisanat et de la petite entreprise serait une idée novatrice et particulièrement efficace pour lutter conte le chômage à l'instar de ce qui se passe en Allemagne avec l'apprentissage. En conséquence, il le remercie à l'avance de bien vouloir lui indiquer la position ministérielle face à ces légitimes préoccupations tout en sachant que l'artisanat demeure aujourd'hui plus qu'hier une véritable filière économique porteuse d'emplois pour les jeunes de notre pays.

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Réponse du ministère : Petites et moyennes entreprises publiée le 11/09/1997

Réponse. - Les entreprises artisanales constituent un réservoir significatif de création d'emplois. Le développement de ce secteur des métiers passe par une information adaptée mettant en valeur sa diversité et le fort potentiel d'évolution personnelle et professionnelle qu'il offre. C'est pourquoi le secrétariat d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce et à l'artisanat soutient les initiatives qui visent à revaloriser l'identité de l'artisanat, en particulier auprès des jeunes et de leur famille. Il accorde dans cette perspective la plus grande attention aux proportions qui ont été développées par l'Union professionnelle artisanale lors de la dernière conférence sur l'artisanat tenue en mars dernier. La nécessité d'organiser une meilleure information technique sur les métiers aux jeunes des collèges est une des priorités du secrétariat d'Etat qui impulse ou soutient la mise en place de campagnes de communication, l'élaboration et la diffusion de plaquettes d'information. Ces outils sont réalisés par les chambres de métiers, les organisations professionnelles ou les associations oeuvrant dans le domaine de l'information des jeunes. La présence de professionnels dans les écoles, lycée et collèges, notamment grâce à l'action des artisans messagers pour le secteur du bâtiment ou d'opérations ponctuelles menées dans les métiers de la bouche, contribue également à valoriser les métiers de l'artisanat. Les participations à des salons spécialisés sont aussi une des voies privilégiées de l'action entreprise auprès des jeunes. De même, l'opération " Bravo les artisans " permet à de jeunes collégiens de classe de quatrième ou troisième de visiter les entreprises, puis de rendre compte à leurs camarades de classe de cette expérience. La réalisation, puis la publication de statistiques spécifiques aux formations des jeunes dans l'artisanat, est une des priorités de la direction de l'artisanat. Des travaux existent déjà, notamment ceux menés par l'assemblée permanente des chambres de métiers qui comptabilise lors d'enquête le nombre d'apprentis présents dans les entreprises artisanales, ou par la direction de l'animation de la recherche des études et des statistiques qui enregistre les contrats par alternance en fonction de la taille de l'entreprise. Néanmoins, la notion d'apprentis de l'artisanat est une notion difficile à appréhender ; une concertation réunissant les principaux organismes producteurs de statistiques (ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie et ministère de l'emploi et de la solidarité) est aujourd'hui une étape indispensable dans cette voie. Enfin, le secrétariat d'Etat s'attache à rapprocher les étudiants et l'entreprise artisanale, notamment dans le cadre de stages obligatoires. En effet, une élévation des niveaux de qualification est à souhaiter dans le secteur des métiers. Des formations professionnelles spécifiques et adaptées pourraient être proposées à des jeunes ayant un niveau au moins égal au baccalauréat, dans l'optique de la reprise ou de la création d'une entreprise artisanale.

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