Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 17/07/1997

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur l'étude menée sur 20 000 personnes par le centre de recherche, d'études et de documentation en économie de la santé (CREDES), publiée en juin 1996 dans le bulletin du CREDES, constatant que près de 5 % des personnes interrogées déclarent être actuellement atteintes de dépression, contre 3,1 % il y a douze ans. Il lui demande : 1o quelle est sa réaction face à cette étude ; 2o quelles mesures il envisage de prendre à la suite de cette étude pour prévenir et lutter contre la dépression des Français et par quels moyens.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 10/09/1998

Réponse. - M. Emmanuel Hammel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur l'étude menée par le centre de recherche, d'études et de documentation en économie de la santé (CREDES), constatant que près de 5 % des personnes interrogées déclarent être actuellement atteintes de dépression, contre 3,1 % il y a douze ans. En effet, cette étude menée en 1980-1981 et 1991-1992 relève une forte augmentation du taux de dépressifs dans la population entre ces deux périodes. Selon les auteurs de l'étude, une part de cette augmentation est à mettre sur le compte d'une meilleure déclaration de la maladie ; les auteurs soulignent également que la prévalence de la dépression augmente avec des situations défavorables - solitude, faibles revenus, chômage -, situations qui, elles-mêmes, sont en nette augmentation. Le dispositif de soins sectorisé en psychiatrie permet, par son organisation, de prendre en charge les personnes souffrant de troubles mentaux, y compris les personnes souffrant de dépression. Ainsi chaque département est-il divisé en aires géo-démographiques (on décompte 825 secteurs de psychiatrie pour les adultes en 1995, soit un secteur pour 52 000 habitants âgés de vingt ans et plus) au sein duquel une équipe pluridisciplinaire offre des modalités de soins diversifiées : ambulatoires (en consultation ou en visite à domicile), à temps partiel (accueil à la journée ou une partie de la journée) ou à temps complet (la journée et la nuit). Une enquête réalisée dans le dispositif de soins sectorisé permet d'estimer que, sur 220 000 personnes suivies du 16 au 29 mars 1993, 12 % avaient un diagnostic de dépression. Parmi ces personnes, 79 % étaient suivies selon une modalité de soins ambulatoires, 8 % à temps partiel et 13 % à temps complet. Le dispositif de soins psychiatriques privé (cliniques psychiatriques et psychiatres libéraux) prend également en charge les personnes souffrant de dépression ainsi que les médecins généralistes. Le conseil national de la formation médicale continue a d'ailleurs retenu la santé mentale parmi les thèmes prioritaires pour 1998. Enfin, 18 régions ont inscrits dans leurs priorités régionales de santé publique la dépression et/ou le suicide et 9 régions élaborent un programme de santé sur ces thèmes. Sur le plan national, un programme national de prévention du suicide chez les adolescents et les adultes jeunes est en cours : la notion de dépression ou de souffrance psychique chez les jeunes est un volet important de ce programme.

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