Question de M. MAMAN André (Français établis hors de France - NI) publiée le 24/04/1997

M. André Maman appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'état actuel de nos relations bilatérales avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande plus d'un an après l'ultime campagne d'essais nucléaires français de Mururoa et de Fangataufa. A l'époque, ces essais avaient fortement affecté nos relations avec ces deux pays, lesquels avaient pris la tête du mouvement de protestation contre les expérimentations françaises et provoqué une crise assez aiguë, dont le point culminant fut incontestablement, dès juin 1995, le gel, par Canberra et Wellington, de nos relations de défense. Aujourd'hui, il ressort d'un rapport d'information (document Sénat no 290) de la commission des affaires étrangère, de la défense et des forces armées que " l'affaire est classée ", que " le dossier est clos ", et qu'il existe une réelle volonté, de la part de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, de favoriser le processus de relance de nos relations bilatérales sur des bases saines et dans un climat apaisé. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser les actions que son ministère entend initier pour que se développent nos échanges économiques, financiers et commerciaux avec ces deux pays qui, par-delà leur intérêt propre, constituent une base efficace pour un accroissement de la présence française en Asie.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 29/05/1997

Réponse. - Nos relations économiques avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande connaissent un essor incontestable depuis la fin des années 1980, dont témoignent tant le renforcement de nos investissements (213 entreprises sont aujourd'hui actives en Australie contre 80 en 1989) que le développement de nos exportations. Depuis 1992, nos ventes ont progressé de 40 % vers l'Australie (7,16 MdsF en 1996) et de 60 % vers la Nouvelle-Zélande (972 MF). Cet essor n'a pas été interrompu par la crise des essais, dont l'impact a été cantonné au domaine des biens de consommation. Nos parts de marché (2,5 %) demeurent toutefois inférieures à celles de nos partenaires britannique, allemand et italien. Les échanges avec ces économies développées, importatrices de produits de hautes technologies, et arrimées à la zone de croissance d'Asie-Pacifique conservent donc un fort potentiel de développement. De nouvelles initiatives ont été prises afin de renforcer, dans un contexte politique normalisé, cette dynamique. Le maintien d'un courant de visites soutenu, après la mission du CNPF menée en février par M. Bebear, et la création d'un club d'hommes d'affaires franco-néo-zélandais, susciteront de nouveaux partenariats. Des actions spécifiques sont en outre prévues pour relancer les ventes de produits affectés lors de nos essais par des phénomènes de boycott (le manque à gagner a été évalué à 200 MF pour le marché australien) : campagne de la SOPEXA concernant les vins et les eaux minérales en Nouvelle-Zélande, promotion de nos produits de luxe par le comité Colbert en Australie. La modestie des positions françaises sur certains de nos créneaux d'excellence, comme les télécommunications ou l'agro-alimentaire en Nouvelle-Zélande, implique en outre un effort d'information spécifique vis-à-vis des entreprises locales leader dans ces secteurs (séminaires restreints). Dans le domaine des grandes manifestations, nous relayons auprès des autorités de Nouvelle-Galles du Sud les efforts des sociétés françaises pour faire valoir leur expérience olympique dans la perspective des J.O. de Sydney en 2000.

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