Question de Mme CERISIER-ben GUIGA Monique (Français établis hors de France - SOC) publiée le 20/03/1997

Mme Monique ben Guiga appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'affectation des locaux du centre des Orangers de Rabat, actuellement destinés à l'enseignement du Fançais langue étrangère, à la mission laïque, pour l'ouverture d'un lycée privé. Elle s'inquiète du devenir de ce centre des Orangers, structure de diffusion du Français dans des milieux sociaux moyens ou modestes, rentable de surcroît puisqu'elle finance la moitié du budget de fonctionnement de l'Institut français. Elle lui demande que le centre des Orangers ne soit pas sacrifié à la création d'un établissement scolaire privé destiné aux seuls enfants des milieux sociaux les plus favorisés.

- page 811


Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 15/05/1997

Réponse. - Le réseau des vingt-neuf établissements français au Maroc, le plus dense de notre dispositif à l'étranger, scolarise 17 000 enfants, dont plus des deux tiers d'élèves marocains. Dans la mesure où la demande d'enseignement français demeure très forte dans ce pays, une solution pour la satisfaire consiste à ouvrir de nouveaux établissements entièrement autofinancés. Le lycée Louis-Massignon, ouvert à Casablanca à la rentrée 1996, trace sans doute la voie à cet égard. Il s'agit, en l'occurrence, d'un établissement d'enseignement français entrant dans le cadre de la convention de coopération franco-marocaine de 1984, dont le corps enseignant, les programmes, les diplômes, la pédagogie sont soumis à la tutelle des services compétents de l'ambassade de France. L'originalité réside dans le financement, entièrement à la charge des familles, et la gestion, confiée à un opérateur, l'Office scolaire et universitaire international. Il ne s'agit donc pas d'une privatisation du dispositif de l'agence, mais d'une offre supplémentaire d'enseignement en direction des familles qui veulent et peuvent donner à leurs enfants un enseignement français. C'est dans ce contexte que se situe le projet d'établissement autofinancé de Rabat. Tout comme à Casablanca, où le lycée Massignon est installé dans une ancienne école française, jusqu'alors utilisée pour des cours de langue de l'Institut français, une implantation de cette nature est effectivement à l'étude à Rabat, dans l'" Espace des Orangers ". Néanmoins, le ministère des affaires étrangères demeure conscient des difficultés que pourrait créer le choix de ce lieu, où l'Institut français de Rabat organise une partie de ses activités (cours de langue, médiathèque pour enfants...) et dont les élèves doivent continuer à bénéficier dans de bonnes conditions d'un enseignement de notre langue. Il a donc été demandé à notre ambassade d'étudier toutes les formules permettant d'assurer à ce public la possibilité de continuer à suivre des cours de français. La décision qui sera prise prochainement découlera naturellement de la volonté de favoriser à la fois l'accès du plus grand nombre possible de Marocains à notre langue et la formation en français des élites scolaires de ce pays, sans pour autant entraîner un accroissement des engagements budgétaires de l'Etat, déjà substantiels à ce double titre.

- page 1471

Page mise à jour le