Question de M. MAMAN André (Français établis hors de France - NI) publiée le 27/02/1997

M. André Maman appelle l'attention de M. le ministre délégué à la coopération sur les conséquences de la dévaluation du franc CFA sur la situation de bon nombre de nos compatriotes retraités et qui ont travaillé, pendant de longues années, en Afrique centrale et occidentale. Il lui rappelle, en effet, que la dévaluation du franc CFA, intervenue le 12 janvier 1994, a réduit, de manière sensible, le pouvoir d'achat de milliers de Français retraités. Si les acteurs économiques ont reçu, en général, une compensation de la part de notre pays pour le préjudice subi, néanmoins bon nombre de nos compatriotes retraités n'ont pas bénéficié d'indemnités compensatrices. Les conséquences sont aujourd'hui mesurables : de nombreux Français retraités connaissent des difficultés financières très importantes, et beaucoup d'entre eux ne perçoivent plus que des revenus dérisoires. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures que son ministère entend prendre, afin de venir en aide à ces Français, qui ont fait preuve, pendant leur carrière, d'un dévouement exemplaire en faveur de notre pays sur le continent africain.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 20/03/1997

Réponse. - Dès la dévaluation du franc CFA, l'AGACO, association des anciens du Gabon et de l'Afrique centrale et occidentale, a appelé l'attention du ministère de la coopération sur la situation des Français qui ayant accompli tout ou partie de leur carrière en Afrique ont des difficultés, d'une part, pour percevoir les pensions de retraite qui leur sont dues par les caisses locales de protection sociale, d'autre part, pour compenser la baisse de revenus consécutive au changement de parité. Très rapidement après le réajustement monétaire du franc CFA, et suite à ces interventions, le Gouvernement a pris des mesures exceptionnelles pour en compenser au moins partiellement les effets à l'égard des ressortisants français pensionnés des régimes de sécurité sociale africains confrontés à des difficultés économiques particulières. En dehors de certains dossiers, bien répertoriés et en nombre limité, c'est aujourd'hui chose faite. Par ailleurs, M. le Premier ministre a confié à une mission tripartite d'évaluation (inspection générale des affaires sociales - ministère des affaires étrangères - ministère de la coopération) le soin de faire le point sur les problèmes rencontrés par les retraités et futurs retraités français ayant cotisé ou cotisant aux organismes africains. Cette mission, dirigée par l'IGAS (M. Leroy), s'est rendue dans six pays : Gabon, Côte d'Ivoire, Sénégal, Congo, Mali et Cameroun, et son rapport a été remis à M. le Premier ministre et aux ministres concernés. Les conclusions à tirer de ce rapport ont fait l'objet d'une concertation interministérielle qui a permis de retenir une partie des propositions avancées. En ce qui concerne les éventuels bénéficiaires de la mesure exceptionnelle décidée en 1994, quelques dossiers étaient en souffrance, étant notamment arrivés hors délai. Sans remettre en cause les principes arrêtés à l'époque, ces dossiers devraient, dans les prochaines semaines, être examinés en ne tenant pas compte de la date limite. A moyen terme, il convient d'agir sur différents registres afin de sécuriser au maximum les droits de nos compatriotes sans que cela se traduise par une charge supplémentaire sur le régime général de la sécurité sociale. Devrait donc être mise en place la centralisation des retraités ayant cotisé en Afrique à partir des informations provenant des caisses françaises et des caisses africaines. Cela permettra de mieux connaître l'ampleur du problème et d'intervenir auprès de nos partenaires avec plus d'efficacité. Afin de réaliser une totalisation des cotisations (prise en compte des années travaillées en Afrique dans le calcul des pensions), la réflexion sera poursuivie pour faciliter la fourniture des documents nécessaires par les anciens cotisants des caisses africaines. M. le ministre du travail et des affaires sociales devrait écrire à ses homologues africains pour les sensibiliser au problème des retraités français et cette question est d'ores et déjà systématiquement abordée lors des déplacements ministériels en Afrique. Enfin une aide à la réorganisation des caisses de retraite africaine sera proposée à nos partenaires, qui complètera l'action initiée de la CIPRES. Parallèlement les personnes actuellement en activité seront systématiquement encouragées à souscrire une assurance volontaire, dès lors que, dans les pays concernés, la remise en ordre des systèmes africains de retraite constitue une tâche difficile et certainement longue. Certes, ces mesures ne résoudront pas l'ensemble des problèmes mais elles sont une étape dans la voie d'une amélioration de la situation de nos compatriotes ayant cotisé à des caisses de retraite africaines. ; amélioration de la situation de nos compatriotes ayant cotisé à des caisses de retraite africaines.

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