Question de M. POURCHET Jean (Doubs - UC) publiée le 20/02/1997

M. Jean Pourchet appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation en Afghanistan depuis l'arrivée des Tâleban, le 27 septembre dernier. Ces Tâleban et leurs milices font régner la terreur dans un pays qui réapprenait à vivre sous le régime précédent. Les établissements scolaires et l'université ont été fermés, les femmes n'ont plus le droit de sortir de chez elles, un " nettoyage ethnique " est entrepris au nord de Kaboul où les habitants sont chassés des villages et condamnés à une mort certaine. Face à cette violation des droits les plus élémentaires de l'être humain et à l'installation d'une dictature extrémiste qui servira de refuge au terrorisme islamique mondial, il lui demande si la France peut intervenir pour faire respecter les droits de l'homme dans ce pays qui se trouve dans une situation catastrophique.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 10/04/1997

Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention du ministre des affaires étrangères sur la situation qui prévaut en Afghanistan, en particulier sous l'angle des nombreuses atteintes aux droits de l'homme qui y ont cours, alors que la guerre ravage toujours ce pays. La France a rappelé à plusieurs reprises son profond attachement au respect des droits de l'homme et de la condition de la femme en particulier - qui incluent le droit à l'éducation et la possibilité de travailler librement. Cet engagement est partagé par nos partenaires de l'Union européenne. Nous le défendons également au sein de l'organisation des Nations unies. Le 22 octobre 1996, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté une résolution, dont la France s'est portée coauteur, qui dénonce la discrimination à l'égard des filles et des femmes, ainsi que les autres violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire en Afghanistan. Le 17 décembre 1996, une résolution de l'Assemblée générale a permis à l'ensemble des Etats membres de l'ONU de souligner à nouveau leur attachement au respect des droits de l'homme dans ce pays. L'Union européenne, dans une déclaration du 28 octobre 1996, a exprimé son inquiétude au regard des très nombreuses violations des droits de l'homme commises en Afghanistan, notamment la discrimination à l'égard des femmes. Dans une résolution du 24 octobre 1996, le Parlement européen a voté une résolution allant dans le même sens. Nous souhaitons poursuivre notre aide humanitaire à la population afghane, qui demeure la première victime des combats et dont l'aspiration à la paix est plus vive que jamais. La France a toujours figuré au premier rang des fournisseurs d'aide humanitaire à l'Afghanistan. Nous maintenons un contact permanent avec celles de nos ONG qui ont souhaité rester sur place. Nous nous assurons en permanence que la sécurité de nos ressortissants n'est pas menacée et nous avons à cet égard obtenu la libération de deux jeunes Français emprisonnés à Kaboul. Le ministre des affaires étrangères tient à assurer à l'honorable parlementaire que la France accorde la plus grande attention à l'évolution de la situation en Afghanistan, et s'efforce d'agir positivement par tous les canaux possibles.

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