Question de M. DARNICHE Philippe (Vendée - NI) publiée le 13/02/1997

M. Philippe Darniche appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à la sécurité sociale sur le marketing et la vente de boissons associant l'alcool à une boisson gazeuse (dites " prémix ") fondés sur le détournement publicitaire qui tend à présenter à un public jeune une boisson toujours fortement alcoolisée comme un " soft-drink " et la nécessité de mener une vaste action de prévention de l'alcoolisme, dans les établissements d'enseignement primaire et secondaire afin d'anticiper toute conduite à risque de leur part. En effet, si 55 % des jeunes européens déclarent avoir entendu parler à l'école des dangers de l'alcool, il n'en demeure pas moins que la France occupe un des derniers rangs du classement en matière d'information des élèves à ce sujet. Or selon les dernières enquêtes dont nous disposons, la consommation occasionnelle d'alcool s'est développée en France et plus particulièrement celle des jeunes : 65 % des douze-dix-huit ans prenaient de l'alccol en 1995 contre 47 % en 1991. La consommation d'alcool fort a doublé en 1991 et 1995, passant de 25 % à 47 % de la population française. En conséquence, il souhaiterait savoir s'il envisage de développer une politique de prévention dans les établissements scolaires, afin que les jeunes soient très largement informés sur les risques liés à l'absorption répétée de boissons alcoolisées. Ces produits fortement alcoolisés bénéficient, en effet, d'un emballage attractif et de conditions de mise en vente dissociées des boissons alcoolisées " classiques " (boissons rafraîchissantes avec alcool). D'autre part, il lui demande les mesures qu'il entend prendre rapidement et efficacement afin d'inciter les commerces, et surtout les grandes surfaces, à ne vendre les " prémix " que dans les rayons " alcools " et à ne pas en faire la promotion et à aménager un meilleur contrôle aux caisses des lieux d'achat afin de mieux faire respecter l'interdiction de vente d'alcool aux mineurs. Enfin, il lui demande si ces mesures préventives pourraient être complétées par une campagne nationale sur les dangers de ces boissons, spécifiquement destinées aux jeunes.

- page 436


Réponse du ministère : Santé publiée le 03/04/1997

Réponse. - Le secrétaire d'Etat à la santé et à la sécurité sociale est parfaitement conscient du danger présenté par ces nouvelles boissons-soda mélangées d'alcool distillé, destinées plus particulièrement aux jeunes. L'avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France, qu'il avait saisi sur ce sujet, en date du 10 septembre 1996, met l'accent sur l'aspect trompeur de ces boissons susceptibles d'induire une dépendance comme toute boisson alcoolique. Une réflexion est en cours en vue de définir les actions qui s'imposent pour mieux protéger les jeunes contre les risques liés à la banalisation de ces nouvelles boissons alcooliques. Le secrétaire d'Etat à la santé et à la sécurité sociale entend soulever auprès de la Commission européenne les problèmes posés par ce type de produits d'un point de vue de santé publique afin que des solutions puissent être dégagées au niveau européen. La loi de financement de la sécurité sociale a d'ores et déjà renforcé la taxation de ces produits. Des mesures visant à imposer l'inscription d'un message d'information sanitaire sur les différents conditionnements de ces produits sont par ailleurs à l'étude.

- page 1059

Page mise à jour le