Question de M. ABOUT Nicolas (Yvelines - RI) publiée le 06/02/1997

M. Nicolas About attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, de la poste et des télécommunications sur le projet de fermeture de l'usine Porcher à Gargenville par le groupe Sani-France. A la suite d'un premier plan social qui, au mois de mai dernier, prévoyait la suppression de soixante-dix emplois avant la fin 1996, ce sont donc plus de quatre-vingt-dix autres emplois qui disparaîtraient dans la vallée de la Seine en 1997. La commune de Gargenville verrait ainsi disparaître totalement une industrie qui s'était installée sur son territoire depuis plus de soixante ans et qui était représentée par deux unités tout à fait symboliques de la Céramique française avec les deux marques Jacob Delafon de la Société générale de fonderie et Porcher du groupe Sani-France. Cette fermeture constituerait un nouveau coup dur pour un secteur des Yvelines déjà particulièrement éprouvé ces dernières années. Il est en outre inquiétant de constater que, pour ces deux unités de fabrication de céramique, le processus ayant engendré la cessation des activités de production a été consécutif à la prise en main par des capitaux américains du contrôle financier des sociétés mères. On peut légitimement se demander si les concurrents étrangers qui prennent en main la Céramique française n'ont pas comme funeste dessein de faire disparaître nos potentialités dans ce domaine - même s'il leur en coûte au départ quelque argent - pour neutraliser la fabrication française et ensuite mieux contrôler le marché national après avoir éliminé un concurrent sur le plan international. Il lui demande par conséquent d'intervenir vigoureusement auprès du groupe Sani-France pour que l'usine de Gargenville soit maintenue en activité et que reste en Seine-Aval une unité de fabrication de céramique qui a démontré depuis des décennies son savoir-faire et la qualité manifeste de son implantation géographique.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 08/05/1997

Réponse. - A la suite de la diminution du volume de vente et aux importations européennes dans le secteur de la céramique sanitaire, l'outil de production de la société Porcher n'est utilisé qu'à environ 70 % de sa capacité, et connaît donc de très sérieuses difficultés économiques. Etant donné le coût des installations fixes (énergie, maintenance) et les frais de personnels (50 % des coûts), la société Porcher, filiale de Sanifrance, a mis en place un premier plan social sur le site de Gargenville en 1996. En raison de la persistance de la situation difficile du secteur du bâtiment, elle a été contrainte de concentrer sa production. Pour des raisons techniques, sociales et financières le choix s'est porté sur Gargenville, et la production de grès fin et vitreous (porcelaine sanitaire) est transférée actuellement vers les autres sites de Porcher (Dôle, Angoulême, le Coteau et Revin). Des activités seront néanmoins maintenues à Gargenville : centre de formation, stock central, société de transport. Le plan social prévoit des primes importantes et surtout un grand nombre de postes en reclassement interne dans les sites précités. Un groupe de travail a également été mis en place afin de favoriser la réindustrialisation du site. Le ministre de l'industrie, de la poste et des télécommunications ne peut intervenir dans les choix stratégiques des entreprises à capitaux privés, mais il accorde toute son attention à cette situation.

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