Question de M. DUPONT Ambroise (Calvados - RI) publiée le 06/02/1997

M. Ambroise Dupont appelle l'attention de M. le ministre de l'équipement, du logement, des transports et du tourisme sur l'avant-projet de loi relatif à la modification du permis de construire et sur les préoccupations du corps des architectes à ce sujet. Cette réforme prévoit en effet une suppression du permis de construire pour les constructions de moins de 250 mètres carrés. Ceci inquiète vivement la profession qui craint l'instauration d'un urbanisme à deux vitesses, prenant le contre-pied de la récente loi sur le paysage. En outre, il y lieu de redouter une augmentation considérable du contentieux puisque le contrôle de qualité ne se ferait qu'a posteriori, entraînant de ce fait de graves difficultés pour les collectivités locales à maîtriser la qualité architecturale et urbaine. A l'heure où l'aménagement des périphéries de villes et la qualité des paysages sont reconnus comme une priorité nationale, il lui demande de bien vouloir lui préciser ses intentions au sujet d'une mesure qui semble en contradiction avec cet objectif.

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Réponse du ministère : Équipement publiée le 27/03/1997

Réponse. - Le Gouvernement, dans le cadre de la réforme de l'Etat, souhaite simplifier pour le citoyen le régime des autorisations d'urbanisme et notamment le permis de construire. Cette réforme vise à l'amélioration de la qualité des constructions et de leur insertion dans l'environnement urbain et les paysages. En vue de simplifier les formalités imposées aux particuliers, ce projet envisage, à chaque fois que les règles d'urbanisme applicables apparaissent suffisamment claires pour éviter les ambiguïtés, et sous la condition que le projet soit élaboré et signé par un professionnel qualifié, de dispenser les constructions individuelles de permis de construire. L'intervention du professionnel garantira le respect des règles. Cette réforme suppose de renforcer l'intervention des professionnels, d'une part, pour les associer à l'élaboration des documents d'urbanisme et, d'autre part, pour assurer aux constructeurs des projets élaborés selon les règles de l'art et conformément à une réglementation souvent très complexe. Seul le recours à un professionnel qualifié permettra de remplacer un contrôle administratif a priori. Bien évidemment, le recours à l'architecte est et restera obligatoire pour les constructions dépassant le seuil actuel de 170 mètres carrés, qu'elles soient ou non soumises à autorisation de construire. A l'avenir, dans le cas de dispense de permis de construire, l'intervention d'un professionnel qualifié sera également exigée en dessous de ce seuil. Les services du ministère de l'équipement, du logement, des transports et du tourisme travaillent actuellement, avec ceux du ministère de la culture et avec l'ordre des architectes, sur les modalités nécessaires à la réunion des compétences indispensables pour que la simplification souhaitée produise non seulement un meilleur service aux maîtres d'ouvrage et une plus grande qualité urbaine, mais aussi pour qu'elle contribue, de ce fait, à une relance significative de l'emploi des architectes. Comme toute réforme de l'urbanisme, un tel projet implique une large concertation avec les élus, les professionnels et l'ensemble des organismes intéressés. Ce n'est qu'à l'issue de cette concertation qu'un projet de loi, tenant compte des suggestions avancées par les uns et les autres sur les aspects juridiques, déontologiques et financiers, pourra être proposé au Premier ministre.

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