Question de M. MÉLENCHON Jean-Luc (Essonne - SOC) publiée le 28/11/1996

M. Jean-Luc Mélenchon attire l'attention de M. le ministre de la défense sur les conséquences écologiques des essais nucléaires réalisés à Mururoa. Il s'inquiète en effet de l'article publié par la très sérieuse revue anglaise " New Scientist ". Selon cette publication, il se pourrait que la région de Mururoa soit très gravement contaminée, à cause des tirs en profondeur, mais également à cause des débris d'une bombe sommairement enterrés dans l'îlot. Or, le ministre avait nié le caractère effectif d'une telle catastrophe écologique. Il lui demande donc de faire toute la lumière sur les conséquences écologiques réelles de ces essais.

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Réponse du ministère : Défense publiée le 26/12/1996

Réponse. - Les informations évoquées par l'article publié le 26 octobre 1996 dans la revue britannique " New Scientist " ne sont pas fondées, aucune bombe nucléaire ne s'étant jamais écrasée sur l'atoll de Mururoa. Des essais aériens, dits de sécurité, ont cependant eu lieu, mais sans dégagement d'énergie nucléaire. L'existence de ces essais est en effet connue de longue date et les rapports des missions scientifiques Tazieff en 1982 et Atkinson en 1983 en faisaient déjà état. Les débris dispersés sur le sol lors de ces essais ont été stabilisés par du goudron. Ils ont ensuite été placés à grande profondeur dans des puits, analogues à ceux utilisés pour effectuer les essais nucléaires, qui ont alors été bétonnés. La qualité de cette méthode de gestion des déchets a d'ailleurs été soulignée dans ce même rapport Atkinson. De plus, à la demande du Gouvernement français, une étude portant sur la situation radiologique actuelle des atolls de Mururoa et Fangataufa et sur l'évaluation de l'impact à long terme des essais nucléaires est actuellement réalisée sous l'égide d'un comité consultatif international de l'Agence internationale de l'energie atomique (AIEA) de Vienne. Des échantillons, prélevés sur site en juillet 1996, sont en cours d'analyse dans les laboratoires de l'AIEA, en Autriche et à Monaco. Enfin, l'AIEA a demandé une expertise de l'état géologique des atolls. Un rapport sera publié à l'issue de cette mission d'étude.

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Erratum : JO du 16/01/1997 p.149

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